Les employés de 57 centres de la petite enfance (CPE) de la région de Montréal et de Laval déclencheront une grève générale illimitée le 6 juin prochain. Quelque 3000 enfants seront touchés par cet arrêt de travail.

Les discussions avec l'Association régionale des employeurs se poursuivaient néanmoins jusqu'à aujourd'hui. Elles ont été interrompues cet après-midi à la suite d'une rencontre qui a tourné court. Une demande de conciliation sera faite «prochainement» a appris La Presse.

«Il y a eu un dépôt patronal d'une page dans laquelle il n'y avait aucune avancée, a indiqué la première vice-présidente à la négociation du Syndicat des travailleuses des CPE, Nathalie Fontaine. On leur a signifié qu'on ne pouvait accepter cette offre et on a demandé à ce qu'il y ait une conciliation. Clairement, on a deux visions complètement différentes.»

Éducatrices, adjointes à l'administration, cuisinières et préposés à l'entretien syndiqués à la CSN avaient voté à 91 % en faveur de ce mandat de grève le 17 mai dernier. On parle du débrayage d'environ 1350 employés.

Les employés du Syndicat des travailleuses des CPE de Montréal et Laval-CSN sont sans contrat de travail depuis mars 2015. Au coeur des discussions: l'organisation du travail, les horaires, l'ancienneté, la transparence des états financiers et l'accès aux congés.

«Les propositions patronales rendent le travail des travailleuses de CPE encore plus précaire, a déploré Nathalie Fontaine. Toute la question de l'ancienneté est aussi remise en question par l'employeur, qui veut créer deux listes de rappels parmi les éducatrices. Honnêtement, on a été au bout de ce mandat. Ce qu'on comprend, c'est qu'ils sont prêts à ce que les parents soient privés de services.» 

Les discussions achoppent également sur les clauses monétaires, a ajouté Nathalie Fontaine. «L'Association régionale des employeurs ayant refusé l'entente nationale de l'automne dernier, qui prévoit un financement de la vie syndicale, on n'a aucun sou du Ministère pour payer par exemple, les libérations syndicales de nos membres. On leur demande l'équivalent de ce qu'on aurait reçu, mais ils refusent.»

Trois journées de grève ont eu lieu depuis l'automne dernier dans le but de dénouer l'impasse, sans succès.