Un organisme à but non lucratif a levé 4,5 millions de dollars pour lutter contre l'intimidation à l'école.

Depuis les années 1990, l'Institut Pacifique intervient dans les écoles québécoises pour lutter contre l'intimidation. Il y a deux ans, cet OBNL lançait une campagne de financement, qui a aujourd'hui permis de rapporter 4,5 millions de dollars.

Deux millions seront directement alloués aux programmes éducatifs en milieu scolaire. Une somme qui permettra à l'Institut Pacifique de continuer d'intervenir dans environ 400 écoles de la province. Et de faire de la prévention sur la violence physique, verbale et psychologique.

«L'intimidation a des séquelles sur le long terme : détresse psychologique, isolement, anxiété, troubles de santé mentale, échec scolaire, voire suicide... Il y a une prise de conscience dans les milieux scolaires et de réels progrès mais il faut continuer à sensibiliser les enfants», estime Shirlane Day, directrice générale de l'organisme.

L'éducatrice Audrey Poirier intervient dans une école primaire de Montréal-Nord par le biais de l'un des programmes de l'Institut. Lorsque les enfants jouent dans la cour, c'est pour elle l'occasion de les aider à résoudre pacifiquement les conflits. «À la fin de l'année scolaire, ils sont plus a l'aise pour gérer leurs contrariétés. Certains ont besoin de courir, d'autres de s'étirer, de lancer un ballon contre le mur pour se calmer et nommer les choses sans être en colère. J'ai suivi le programme lorsque j'étais plus jeune, il m'a aidée à évoluer en tant qu'adulte, à poser de bonnes bases», explique l'éducatrice.

«Aller au-delà des apparences»

Les 2,5 millions restants seront utilisés pour la réfection des locaux de l'Institut, situés aux limites des quartiers Ahunstic et Montréal-Nord. Aujourd'hui vétustes et nécessitant d'importantes mises aux normes, ils pourront à l'avenir accueillir davantage d'enfants (au moins 70 contre 50 aujourd'hui).

Pour marquer le début de ce grand chantier, l'organisme a confié à l'animateur et ex-homme fort Hugo Girard le titre de parrain des rénovations. «À l'école, je n'étais pas le garçon le plus populaire, confie Hugo Girard. Je n'ai pas vécu d'intimidation mais j'ai vécu ce que c'était d'être différent, parce que j'étais costaud. J'ai connu l'isolement qui va avec. Je crois que les jeunes ont besoin d'être accompagnés pour aller au-delà des apparences. Il faut cultiver l'ouverture et la tolérance.»

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Hugo Girard