Une coalition de 30 organisations non-gouvernementales demande à Justin Trudeau de convaincre les autres dirigeants des pays du G7 à investir 1,3 milliard sur trois ans pour aider des millions de fillettes à aller à l'école.

Le groupe - composé notamment du Fonds des Nations unies pour l'enfance, de Vision Mondiale, de Save The Children et de Plan Canada - a présenté son initiative au premier ministre et au représentant du gouvernement libéral il y a trois semaines.

Selon l'analyse détaillée que les organisations ont soumise au gouvernement, un tel financement aiderait 3,7 millions d'enfants des pays en voie de développement -- surtout des fillettes - à avoir accès à l'éducation.

M. Trudeau s'est engagé à faire la promotion d'une aide financière pour l'éducation des filles lorsqu'il sera l'hôte du sommet du G7, à La Malbaie, en juin, mais il n'a pas avancé de chiffre précis pour l'instant.

Les dirigeants des principales organisations non-gouvernementales (ONG) soutiennent que M. Trudeau devrait rattacher une enveloppe financière à son engagement, puisque les déclarations d'intention ne suffiront pas pour prouver son attachement à la cause féministe.

Ils demeurent toutefois optimistes, à la lumière d'un communiqué du premier ministre diffusé jeudi. Dans cette déclaration, M. Trudeau a énoncé les priorités féministes qu'il mettra de l'avant à la rencontre.

«L'égalité des sexes doit jouer un rôle clé pour créer des solutions durables aux défis auxquels notre monde fait face, qu'il s'agisse de bâtir des économies qui profitent à tous, de se préparer aux emplois de l'avenir, de lutter contre les changements climatiques ou de faire avancer la paix et la sécurité. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel d'investir dans l'éducation des filles, particulièrement en situation de crise», a déclaré le premier ministre Trudeau.

Caroline Riseboro, la présidente de Plan Canada International, souligne que c'est la première fois qu'elle entend M. Trudeau dire «que l'enjeu du développement international a besoin d'argent pour progresser.»

Selon Mme Riseboro, Justin Trudeau aurait aussi dit à une soixantaine de femmes réunies réunies pour le W7 (Women 7, une rencontre féministe qui a lieu avant le G7) qu'il voulait qu'elles continuent de le «pousser sur ces enjeux difficiles».

Aller plus loin que les paroles

M. Trudeau a livré ce discours quelques heures avant que le groupe antipauvreté, One Campaign ne lance une vidéo critiquant le premier ministre Trudeau. Selon l'organisation, cofondée par le chanteur de U2 Bono, M. Trudeau prend trop de temps pour livrer ses politiques féministes.

Stuart Hickox, le directeur de One Canada, a confié en entrevue que l'organisation avait bien réfléchi avant de présenter cette vidéo. Mais selon lui, c'est le moment de «pousser» le premier ministre sur ses engagements avant que la présidence du G7 du Canada ne se termine.

Michael Messenger, le président de Vision Mondiale Canada, est d'accord avec la démarche de One. «Nous ne voulons pas de déclarations qui n'ont pas d'impact», a-t-il expliqué.

«Pour faire de bons programmes (...) il faut du financement», a-t-il ajouté.

David Morley, le président d'UNICEF Canada, estime que les intentions du premier ministre Trudeau représentent une bonne première étape. Il espère toutefois que le communiqué final de la rencontre du G7 comportera des engagements concrets.

«Ce qui serait un échec, c'est qu'il n'y ait qu'une déclaration», a-t-il affirmé.