Deux organismes annonceront aujourd'hui la création d'un fonds de 2,5 millions visant à encourager la persévérance scolaire et le leadership en versant, chaque année pendant trois ans, 375 bourses d'environ 2000 $ à des élèves montréalais. Cinq questions à Monique Leroux, présidente du Conseil des gouverneurs de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, et à Gabriel Bran Lopez, président de Fusion Jeunesse.

D'où vient l'idée d'offrir ces bourses ?

Monique Leroux : C'est un projet du Conseil des gouverneurs, en collaboration avec Fusion Jeunesse. Le Conseil émane de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal. Son but est de laisser un certain nombre d'initiatives structurantes après la fête. Les bourses Leaders MTL visent le développement des jeunes chefs de file de Montréal. Et elles soutiennent la persévérance scolaire. Grâce aux contributions recueillies auprès des Grandes Montréalaises (entreprises et institutions), 1125 jeunes profiteront du programme. En fait, il y aura 375 bourses annuelles pendant trois ans.

À qui s'adressent-elles ?

M.L. : Elles veulent souligner la progression des élèves de la 3e à la 5e secondaire provenant des cinq commissions scolaires de l'île de Montréal. Et elles soutiennent le cheminement d'étudiants d'origine autochtone venus étudier au collégial. C'est important de s'occuper de la jeunesse. Un jeune Montréalais sur cinq abandonne ses études sans avoir obtenu un premier diplôme. La dimension éducation, persévérance et relève, c'est ce qui fait le succès d'une société.

Comment seront attribuées les bourses ?

M.L. : France Chrétien Desmarais (présidente de la Société du 375e) et moi allons coprésider un jury indépendant. Nous invitons tous les professeurs, les mentors et les directeurs à nous soumettre des candidatures. Les choix ne seront pas seulement liés à la performance scolaire. On veut toucher des critères de persévérance, de compétence, de créativité, d'engagement dans le milieu, de travail d'équipe. On va avoir, au fond, un jeune citoyen qui exprime son leadership et qui sera un jour la relève. On veut aussi aider les jeunes de milieux pas nécessairement favorisés. J'ai grandi dans un milieu modeste et, à l'époque, j'ai obtenu une bourse. J'avais reçu cette aide comme un geste de confiance et d'encouragement.

Pourquoi Fusion Jeunesse participe-t-elle à cette initiative ?

Gabriel Bran Lopez : Nous sommes présents auprès de 15 000 élèves, dont 5000 d'origine autochtone, dans plus de 250 écoles au pays, surtout au Québec et en Ontario. À Montréal, on est dans plus de 100 écoles. Ça représente environ 5000 élèves de toutes les communautés. Depuis 10 ans, Fusion Jeunesse travaille pour contrer le décrochage scolaire et pour faire vivre aux élèves des expériences scolaires concrètes. On parle de projets pédagogiques en génie (robotique, jeux vidéo, etc.). Il y en a aussi en arts (cinéma, production médiatique, musique, etc.) et en design (environnemental, mode, etc.). Sans compter les projets en entrepreneuriat. Nous avons aussi des liens étroits avec les commissions scolaires, les cégeps et les universités.

À quoi serviront les bourses ?

G.B.L. : Ce soutien financier prendra la forme d'un crédit académique. Les bourses aideront les élèves à payer les frais pour les études supérieures au cégep ou à l'université. Pour la première cohorte, on peut penser que les lauréats seront, en grande partie, des élèves de 5e secondaire et du collège. Mais ce ne sera pas toujours le cas. De plus, comme on travaille aussi avec les élèves de 3e et 4e secondaire, on va promouvoir les bourses auprès de ces jeunes. Ils sauront qu'ils ont accès à ce financement pour les prochaines années. Pendant ce temps, on continuera à accompagner les jeunes. D'ailleurs, 10 000 élèves présenteront leurs projets du 14 au 17 mai prochain, lors de notre premier Festival éducation du futur, au Stade olympique.

Photo Anne Gauthier, archives La Presse

Gabriel Bran Lopez, président de Fusion Jeunesse