Le gouvernement fédéral efface plus de 200 millions $ de prêts aux étudiants qui sont maintenant considérés comme des créances impossibles à recouvrer.

Selon des documents publiés récemment, Ottawa radie 203,5 millions de prêts consentis à 34 240 étudiants canadiens. Il s'agit de la troisième radiation majeure en quatre ans.

Les gouvernements du Québec, du Nunavut et des Territoires-du-Nord-Ouest ne participent pas au Programme canadien de prêts aux étudiants ; ils gèrent leur propre programme, financé en partie par Ottawa.

Le gouvernement fédéral doit chaque année radier une partie des prêts de 19 milliards $ consentis actuellement aux étudiants canadiens, pour plusieurs raisons : le débiteur a fait faillite, la créance elle-même dépasse la limite de perception de six ans permise par la loi, ou bien le débiteur demeure introuvable, par exemple.

Les libéraux ont étudié diverses façons d'aider les finissants à rembourser leur dette étudiante - et de permettre au gouvernement de recouvrer son dû -, notamment en haussant à 25 000 $ le seuil de revenu annuel à partir duquel ils doivent commencer leurs versements.

Le plus récent rapport du Programme canadien de prêts aux étudiants révèle qu'en 2014-2015, le gouvernement a prêté 2,7 milliards $ à 489 000 étudiants à plein temps, et 20,9 millions $ à 12 100 étudiants à temps partiel. En moyenne, les finissants mettent de neuf à 15 ans pour rembourser complètement leur dette étudiante. Cette « libération de créance » survient à peu près au moment où les débiteurs sont le plus susceptibles de fonder une famille.

L'Alliance canadienne des associations étudiantes a par ailleurs demandé en janvier au gouvernement de libérer de cette obligation financière les jeunes couples qui sont en congés parentaux, même s'ils touchent des prestations d'assurance emploi.