La présidente du conseil d'administration de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), Lise Bissonnette, vient d'annoncer sa démission en dénonçant le « mépris » des politiciens envers l'institution.

L'intellectuelle et journaliste a annoncé son départ du poste qu'elle occupait depuis 2013 via une lettre envoyée à tous les étudiants et les professeurs.

L'UQAM « devrait être valorisée entre toutes par les législateurs. Tous partis confondus, tel n'est pas le cas », a-t-elle déploré, avant de dénoncer les investissements de l'État qui profitent inégalement aux universités « à charte » - McGill, Laval ou l'Université de Montréal, par exemple.

« Les universités que le gouvernement affirme "privées" recevront plus de 3 milliards $ pour leurs projets d'infrastructures. Les 10 établissements reliés à l'UQ recevront ensemble 850 millions $ », écrit Lise Bissonnette. « Or il n'existe aucune université "privée" au Québec : aucun établissement ne survivrait deux jours sans l'apport majoritaire de l'État à son financement. »

La présidente sortante dit vouloir quitter le navire afin de retrouver toute sa liberté de parole sur le sujet, surtout à l'approche du 50e anniversaire de l'établissement, l'an prochain.

« Je n'entrevois pas aujourd'hui de terme heureux à nos combats, mais ils doivent se poursuivre, continue Mme Bissonnette. Ce qui menace l'UQAM et les établissements analogues, ce n'est pas la fatalité, elle n'existe jamais. C'est le fatalisme dont la tentation rôde en nos propres espaces. »

La Presse

Lise Bissonnette, photographiée en 2009, lorsque présidente de la Grande bibliothèque de Québec.