Le ministre de l'Éducation est intervenu personnellement auprès de la Commission scolaire de Laval pour qu'elle retire une publicité qui circule abondamment depuis hier sur les réseaux sociaux et qui est accusée de dénigrer la formation générale.

«Pas de temps à perdre», peut-on lire sur la publicité, qui vise à faire la promotion de la formation professionnelle au secondaire. «Pas de philo, pas de littérature, ni d'anglais... Bref, juste ce qui te plaît!» Cette publicité avait été affichée dans cinq abribus.

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Hier, Gabriel Nadeau-Dubois a publié sur Facebook une lettre envoyée à la présidente de la commission scolaire de Laval, Louise Lortie. «Le message contenu dans votre campagne alimente des préjugés anti-intellectuels et frôle le nivellement vers le bas, écrit le député de Québec solidaire. Cela va à l'encontre de votre mission éducative en tant que commission scolaire.»

Face au tollé, le ministre de l'Éducation, qui se trouve actuellement en Europe, a publié ce matin un message sur Facebook pour indiquer qu'à la suite de ses démarches, il avait reçu l'assurance que la publicité serait retirée «dans les prochaines heures». «C'était la bonne décision à prendre», écrit Sébastien Proulx.

«La formation professionnelle doit être valorisée. La formation professionnelle n'est pas un prix de consolation. C'est un choix. C'est un parcours de réussite de premier plan qui a sa place dans notre système d'éducation. Rien ne sert d'opposer les autres parcours scolaires pour intéresser les jeunes», poursuit-il.

Le président du Syndicat de l'enseignement de la région de Laval trouve cette publicité «choquante et déplorable». 

«Je trouve que ça dénigre la formation professionnelle. Ça donne l'image d'une voie facile, alors qu'il y a des programmes rigoureux, données par des enseignants compétents. Ça reste quelque chose qui est sérieux, qui offre des métiers reconnus», dit Guy Bellemare.

Le syndicat qu'il dirige compte 5000 membres, parmi lesquels figurent les enseignants de la formation professionnelle.

L'objectif n'était pas de choquer, dit la CSDL 

La Commission scolaire de Laval a réagi dans un communiqué où elle réaffirme l'importance de «la philosophie, la littérature et l'anglais». «La Commission scolaire de Laval est navrée que certaines personnes se soient senties interpelées négativement par cette publicité. Certes, ces personnes ne faisaient pas partie du public visé par l'affiche», y lit-on.

«Cette publicité n'avait aucunement pour objectif de choquer ou de dénigrer les autres parcours de formation, bien au contraire. Par respect pour ceux qui ont pu y voir du mépris, la CSDL est sincèrement désolée et s'engage à retirer la publicité», poursuit-on.