Une menace de grève plane sur plus de 400 centres de la petite enfance (CPE), où quelque 11 000 travailleuses ont voté à 94% en faveur d'un arrêt de travail de six jours dont le moment reste à déterminer.

«C'est le plus fort résultat de vote de grève dans le secteur des CPE affiliés à la CSN», a noté le président de la CSN, Jacques Létourneau, en conférence de presse jeudi à Québec.

«Ça démontre en quelque sorte le ras-le-bol généralisé des travailleuses et des travailleurs de ce secteur», a-t-il ajouté.

Les syndiquées, membres de la CSN, sont sans contrat de travail depuis mars 2015 et si les questions non monétaires sont en grande partie réglées, les négociations achoppent toujours sur les salaires, le régime de retraite, les assurances collectives, le ratio enfants/éducatrice et la participation des travailleuses aux conseils d'administration et aux assemblées des CPE, entre autres.

M. Létourneau a affirmé que les travailleuses «sont confrontées à un véritable mur de la part des associations patronales et du gouvernement» et il interprète l'appui au mandat de grève comme une volonté de leur part de «mettre de la pression supplémentaire pour faire débloquer la négociation».

La responsable du secteur des CPE à la CSN, Louise Labrie, croit d'ailleurs que la stratégie porte déjà fruit, disant avoir constaté un nouvel élan à la table de négociation lors d'une rencontre mardi dernier.

«Nous sommes sortis assez satisfaits (de cette rencontre) parce que les discussions vont bon train. On pense que ce qui s'est passé dans les derniers mois avec les assemblées générales nous donne un coup de pouce pour faire débloquer les mandats», a-t-elle espéré.

Près d'une trentaine de séances de négociation ont eu lieu depuis novembre 2016 et d'autres rencontres sont prévues au cours des prochaines semaines.

La CSN reproche à la partie patronale de chercher à obtenir des reculs dans les conditions de travail de ses membres, alors que Québec engrange des surplus et devrait plutôt réinvestir les sommes requises dans le réseau.

La CSN rappelle que le réseau des CPE a subi des compressions de plus de 300 millions au cours des années d'austérité du gouvernement libéral.

Ses représentants assurent qu'ils veulent éviter un arrêt de travail, mais pas à n'importe quel prix.

«Le haut pourcentage d'adhésion au vote de grève nous démontre que les travailleuses ne veulent plus reculer. C'est fini. On met un pied par terre et on dit: non, on ne recule plus», a laissé tomber Mme Labrie.