L'Université de Montréal aidera financièrement ses étudiants originaires des sept pays visés par le décret du président américain. D'ici à décembre prochain, ceux qui devront présenter leurs résultats de recherches à l'international plutôt qu'aux États-Unis recevront une bourse spéciale allant jusqu'à 1000 $.

La mesure risque de s'appliquer principalement aux étudiants des cycles supérieurs, pour qui il est essentiel de présenter leurs résultats de recherche à leurs pairs lors de congrès internationaux. Les étudiants optent majoritairement pour les États-Unis - une destination où les possibilités sont nombreuses et où les coûts sont moins élevés que pour un déplacement outre-mer.

« S'ils ne peuvent pas aller aux États-Unis, ils doivent aller ailleurs. C'est généralement les directeurs de recherche qui financent le voyage, mais ils n'ont pas tous le budget pour financer des voyages en Europe, en Australie, etc. Alors pour permettre à ces étudiants d'avoir la même qualité de formation que tous nos étudiants, nous leur accorderons une bourse qui pourra couvrir la différence », a expliqué Chantal Pharand, vice-rectrice adjointe aux affaires étudiantes et à la réussite.

CHERCHEURS SOUTENUS, DÉCRET EN VIGUEUR OU PAS

Environ 250 étudiants de l'Université de Montréal sont des ressortissants des sept pays visés par l'interdiction d'entrée aux États-Unis signée le 27 janvier dernier, soit l'Iran, l'Irak, la Syrie, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Bien qu'une cour d'appel fédérale ait suspendu le décret au début du mois de février, l'Université va de l'avant avec sa mesure, d'autant plus que Donald Trump entend signer incessamment un nouveau décret. plus strict et simplifié.

« Même s'il est suspendu, on sait qu'il semble qu'il y ait quand même certains problèmes aux frontières [pour les ressortissants des pays visés], alors je peux très bien comprendre qu'un étudiant ne veuille pas prendre [le risque]. » - Chantal Pharand

DIMINUER LE STRESS DES ÉTUDIANTS

L'Université estime aussi que cet argent mis à la disposition des étudiants les soulagera du stress lié aux démarches administratives qu'un voyage aux États-Unis pourrait leur causer. Les bourses allant jusqu'à 1000 $ proviendront d'une subvention du Fonds d'amélioration de la vie étudiante (FAVE), qui est financé par les cotisations des étudiants.

Toujours dans le but de réduire le stress qui pèse sur les épaules des étudiants étrangers, mais aussi de les encourager à choisir Montréal, l'UdeM avait décidé de repousser la date limite des demandes d'admission pour le trimestre d'automne 2017. Les étudiants avaient donc jusqu'à la fin de février ou jusqu'au 1er mars, selon le programme, pour envoyer leur demande.