L'exclusion d'une élève du collège de Maisonneuve à un examen de biologie parce qu'elle refusait de retirer partiellement son hijab démontre que le personnel «sur le terrain» est mieux placé que quiconque pour décider de l'encadrement des signes religieux, affirme le premier ministre Philippe Couillard.

«Il y a un enseignant qui a exercé son jugement pour empêcher des soupçons d'irrégularité pendant un examen. C'est ce qu'il fallait faire», a commenté M. Couillard, en marge d'une activité partisane du Parti libéral à l'Auditorium de Verdun, cet après-midi. 

La Presse révélait ce matin qu'en vertu d'une «consigne» interne du département de biologie du Collège de Maisonneuve pour éviter la triche, les enseignants sont tenus de s'assurer que les étudiants ne dissimulent pas d'écouteurs pendant leurs examens. La consigne, qui vise les cheveux longs autant que les tuques et les hijabs, a été appliquée il y a deux semaines lorsqu'une étudiante de confessions musulmane a refusé de retirer partiellement son hijab pour montrer ses oreilles à son professeur. L'enseignant lui a alors retiré sa copie. Mais le collège a par la suite décidé de lui permettre de reprendre son examen. 

«L'étudiante va pouvoir reprendre son examen. Ça montre que ce sont les gens sur le terrain - autant les enseignants que l'établissement - qui sont les mieux placés pour juger de ces choses-là», estime le premier ministre.  

Le gouvernement de Philippe Couillard entend adopter cette session son projet de loi 62, qui obligera les fonctionnaires et citoyens à se découvrir le visage lorsqu'ils offrent des services publics. Le premier ministre refuse cependant d'interdire le port de signe religieux par des employés de l'État.