Karine Richard a suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux hier en publiant le formulaire de commande de photos scolaires de sa fille de 12 ans, sur lequel des « retouches de base » sont proposées, notamment au nez et à la poitrine. Or, il n'y a « jamais, jamais » eu de modifications du corps d'un élève sur une photo scolaire, assure la commission scolaire.

« C'est essentiellement des retouches de base. On parle de reflets, de taches sur les vêtements. Il n'y a jamais eu un élève qui a vu son visage altéré ou ses seins altérés. Il n'y a jamais eu de modifications de poitrines, de doubles mentons, de nez, de changements de couleur des yeux. Il n'y a jamais eu d'altérations, jamais, jamais », martèle Éric Ladouceur, porte-parole de la commission scolaire des Affluents.

Karine Richard, mère de trois enfants de Repentigny, a été indignée en remplissant le formulaire de commande des photos scolaires de sa fille hier matin. Sur le formulaire, on propose, moyennant un supplément de 10 $, des retouches. Au choix, cheveux, front, bouche, nez, menton, cou, etc. Indignée, Karine Richard a affiché sur Facebook la photo du formulaire et a manifesté son indignation. Son message a été relayé des centaines de fois.

En entrevue, Karine Richard dénonce le manque de clarté de ce formulaire « inadéquat ». « Je me mets à la place d'un enfant de 12-13 ans ou du primaire. Mon inquiétude, c'est que les enfants vont percevoir ça comme une occasion de modifier leur image. J'ai vraiment l'impression qu'on perpétue une espèce de culte de la perception anatomique qui est déjà véhiculée sur les médias sociaux », déplore-t-elle, en entrevue.

« Si l'intention de départ n'était pas d'inciter l'enfant à peut-être opter pour une image de lui-même amélioré, la façon de s'y prendre était vraiment maladroite », soutient-elle.

AUCUNE PLAINTE DE PARENTS

L'entreprise SPEQ PHOTO, qui a photographié les élèves de l'école Jean-Baptiste-Meilleur, à Repentigny, travaillait déjà hier après-midi à modifier le libellé du formulaire, afin d'éviter toute confusion, a expliqué à La Presse le président de l'entreprise Jacques Prévost. Ce dernier assure qu'il n'a jamais accepté de changer la morphologie ou l'apparence d'un élève sur une photo.

« On ne fait pas de l'altération de personnes. On fait des retouches. Par exemple, l'enfant a échappé du spaghetti sur ses manches, le parent nous demande d'enlever la tache. L'enfant a joué dans la cour, il arrive à la photo et a les joues excessivement rouges. Le parent nous demande si on peut faire une retouche pour avoir un ton de peau normal. Ou bien, en enlevant sa tuque sur la tête, ses cheveux sont tout dépeignés. Ou l'enfant a une gomme visible dans la bouche, etc. », explique-t-il.

Selon Éric Ladouceur, aucun parent ne s'était jamais plaint auprès de la commission scolaire au sujet du formulaire, offert depuis quelques années par les photographes. « Si la dame avait pris la peine d'appeler à l'école, on lui aurait tout expliqué. On l'aurait rassurée », dit-il.