Une manifestation en solidarité avec quatre étudiants de l'UQAM convoqués devant un comité de discipline a maintenu en haleine une vingtaine de policiers tout l'après-midi hier au centre-ville de Montréal et s'est conclue par l'arrestation de deux manifestants.

Deux étudiants étaient convoqués hier et deux autres doivent suivre aujourd'hui. Les audiences se tiennent à l'Hôtel Gouverneur de la Place Dupuis.

Dans une lettre envoyée à la direction de l'UQAM il y a quelques jours, 14 professeurs du département de sciences juridiques ont dénoncé la procédure qu'ils jugent « inéquitable et indigne d'une institution comme la nôtre ».

Parmi les atteintes aux droits fondamentaux qu'ils identifient se trouvent entre autres le droit  de connaître la preuve contre soi à l'avance, le droit de contre-interroger les témoins, le droit d'être représenté par un avocat et le droit d'être jugé dans un délai raisonnable. 

L'un des jeunes convoqués hier, Sébastien Cheatly, un étudiant en sociologie, a dit qu'il a reçu la lettre de l'UQAM il y a une semaine. M. Cheatly  a signalé que suivant la recommandation de son avocat, il n'en dirait pas davantage. 

Pour sa part, la porte-parole de l'UQAM, Caroline Tessier, a soutenu au contraire que les convocations se faisaient en tout respect du droit. Les étudiants ont-ils le droit d'avoir un avocat? À cette question, Mme Tessier nous a renvoyé au règlement 6 de l'UQAM, qui, lui, précise simplement que les étudiants convoqués devant le comité de discipline ont le droit « d'être accompagnés par une étudiante, un étudiant provenant normalement de son unité de programme ». 

Sur la question du délai entre les gestes reprochés et la comparution devant le comité de discipline, Mme Tessier a fait valoir que les enquêtes avaient été longues à réaliser et qu'en plus, l'ensemble du processus disciplinaire avait été revu.  

Si la manifestation s'est tenue dans le calme au début, certains étudiants et gardiens de l'hôtel se sont vite enguirlandés et en sont venus aux coups avant que les policiers interviennent. La tension a monté d'un cran quand le personnel de l'hôtel a cru qu'un colosse qui allait de salle en salle était un manifestant qui était parvenu à entrer.  L'homme, tout surpris, ne savait rien de la manifestation qui se déroulait dehors et semblait chercher à manger. 

Les policiers ont dû escorter à l'intérieur de l'hôtel l'un des étudiants convoqués devant le comité de discipline. L'étudiant est ressorti quelques minutes plus tard : son audience a été reportée pour des motifs qui ne lui auraient pas été donnés. 

Les événements en cause remontent au printemps 2015, quand les étudiants et les policiers se sont affrontés pendant des jours et que l'UQAM a été l'objet de plusieurs actes de vandalisme.