Bombes fumigènes, fenêtres fracassées, employé blessé... Des célébrations de fin d'études ont dégénéré, mercredi dernier, au collège Jean-de-Brébeuf, à Montréal. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a ouvert une enquête et des accusations pourraient être déposées.

L'événement se voulait festif. Pour perpétuer la tradition, le collège Jean-de-Brébeuf - qui offre la formation secondaire et collégiale - avait autorisé les finissants du niveau collégial à célébrer la fin de leurs études en paradant dans les couloirs de l'établissement privé qu'ils ont fréquenté ces sept dernières années. L'événement officiel s'est déroulé dans le respect des règles établies, mais la situation s'est corsée par la suite.

«Vers 10h, les élèves ont quitté [le collège] et se sont dirigés dans un parc pour aller continuer la fête, explique le directeur général de l'établissement, Michel April. Est-ce que dans le parc, il y a eu consommation de substances illicites? Possiblement, puisqu'à leur retour, les choses ont dégénéré.»

Des actes de vandalisme ont été commis; des vitres ont notamment été brisées. «Un élève frappait tellement fort qu'il est passé à travers la fenêtre», a raconté le directeur. Le point culminant a été atteint vers 12h30, lorsque les agitateurs ont lancé au moins trois bombes fumigènes entre les murs du collège. Les corridors se sont rapidement enfumés et l'alarme générale a été déclenchée, forçant l'évacuation de l'établissement.

«Les policiers nous ont indiqué que [lancer des bombes fumigènes dans l'école] était une infraction criminelle et nous ont demandé de leur transmettre des vidéos de surveillance», a indiqué le directeur.

Le SPVM confirme qu'une enquête est en cours. Aucune accusation n'a encore été déposée. Par ailleurs, comme de nombreux règlements de l'école ont aussi été enfreints, le directeur du collège Jean-de-Brébeuf assure que «plusieurs personnes impliquées à divers degrés» devront répondre de leurs actes. Les personnes impliquées ont en moyenne 18 ans.

Dans le feu de l'action, une personne a également été blessée. Un employé de la sécurité a instinctivement voulu sortir une bombe fumigène à l'extérieur et s'est grièvement brûlé à la main. Il a été transporté à l'hôpital et est inapte à retourner au travail pour une durée indéterminée.

«Le bordel tous les ans»

Cet événement que l'on appelle «conventum» au collège Jean-de-Brébeuf est une tradition. Or, il semble que depuis quelques années, il soit devenu d'usage de perturber les activités de célébration.

«On ne change pas une formule gagnante», peut-on lire sous une photo de l'événement publiée sur la page Facebook «Spotted: Collège Brébeuf». Ou encore: «Les gens qui graduent après sept ans à Brébeuf foutent le bordel tous les ans.»

«On dirait que les jeunes tentent de surpasser l'année précédente et ça entraîne des débordements», a admis le directeur, qui croit que les médias sociaux ont probablement contribué à ce phénomène. Mercredi dernier, les événements auraient été retransmis en direct sur l'internet. «L'idée de se faire remarquer est un élément important», croit le directeur, qui remettra sérieusement en question la pertinence de perpétuer la tradition l'an prochain.

Photo tirée de Facebook

Les agitateurs ont lancé au moins trois bombes fumigènes entre les murs du collège. Les corridors se sont rapidement enfumés.