L'école avant 8h, c'est non, ont clamé massivement les parents de la Commission scolaire de Laval en réponse à un sondage qui leur demandait leurs préférences en matière d'horaires de classe.

Dire que la question suscite un intérêt est un euphémisme. «En une journée, nous avons reçu 4400 réponses et quelque 8300 au total», indique Sylvain Martel, président du comité de parents de la Commission scolaire de Laval.

En gros, explique-t-il, les parents d'élèves au secondaire n'ont pas de nette préférence.

Par contre, au primaire, les parents ont manifesté leur préférence marquée pour un début des classes à 8h15.

«Seulement 12% des répondants nous ont dit préférer 7h45, ce qui est pourtant le lot de plusieurs de nos écoles primaires», poursuit M. Martel.

Si la question fait tant jaser dans les chaumières à Laval, c'est que la commission scolaire a annoncé que les horaires de plusieurs écoles allaient changer à la prochaine rentrée.

Selon M. Martel, il est inacceptable que ce soit le transport scolaire qui conditionne les heures de classe. Pas plus qu'elles ne devraient être basées sur la gestion familiale. «L'objectif de tous devrait être d'offrir un horaire qui permet à l'enfant d'être dans les meilleures dispositions pour apprendre», dit-il.

«On nous dit depuis toujours que de retarder l'heure d'entrée des classes coûterait plus cher en transport scolaire, mais je ne comprends pas pourquoi. Si on décale d'une demi-heure l'heure de l'entrée en classe, le transport scolaire ne se conclut-il pas tout simplement une demi-heure plus tard?»

Louise Lortie, présidente de la Commission scolaire de Laval, affirme qu'elle sait pertinemment qu'idéalement, tous les enfants du primaire devraient commencer l'école à 8h30 et ceux du secondaire, à 10 h. Seulement, «si tout le monde entre en classe en une heure, ça va nous coûter au moins 5 ou 6 millions de plus par an».

Les activités parascolaires en jeu

«Oui, les études disent que de commencer l'école à 10h au secondaire, ce serait bien, poursuit Mme Lortie. Mais d'autres études disent à quel point les sports et les [activités] parascolaires sont importants. Or, pour les jeunes qui finiraient à 17h, ce ne serait pas possible d'en faire.»

Mme Lortie évoque en passant le cas de cette école secondaire pour laquelle la commission scolaire avait décidé de retarder l'heure du début des classes. Le conseil d'établissement a mis le holà à cette proposition: pas question de changer, 7h45, c'est très bien, a-t-il fait savoir par une résolution. 

Pour sa part, Frédéric Sauvé, vice-président du Syndicat des enseignants de Laval, explique que le syndicat, comme les parents, a une nette préférence pour des classes qui commencent vers 8h15 ou 8h30. 

Même si les études indiquent que les rythmes biologiques des adolescents plaident pour des classes qui commenceraient plus tard, M. Sauvé indique que cela pose problème pour la conciliation travail-famille. «Nos enseignants ont eux-mêmes des enfants, relève-t-il. Si les cours finissent à 17h, ce n'est pas idéal pour eux.» 

La Commission scolaire de Laval, qui devait trancher sur les horaires dès hier, a annoncé qu'elle allait plutôt rencontrer le comité de parents à ce sujet lundi prochain pour discuter de tout cela.