Québec veut une analyse indépendante de la rémunération des hauts dirigeants des universités afin de déterminer s'il y a, oui ou non, des excès. Une comparaison avec leurs homologues du reste du Canada pourrait être faite, par exemple.

La ministre responsable de l'Enseignement supérieur, Hélène David, a lancé un appel à la transparence lors d'une rencontre avec les recteurs vendredi. Cette ex-vice-rectrice de l'Université de Montréal leur a demandé de lui fournir toute la documentation au sujet de leur rémunération. « Tous les recteurs se sont engagés à répondre favorablement et à collaborer avec le Ministère », a soutenu hier l'attaché de presse de Mme David, Thierry Bélair.

Hélène David a également proposé aux recteurs d'avoir « un regard indépendant » sur leur salaire et leurs autres avantages. La formule n'a pas encore été arrêtée. Les recteurs feront des propositions au gouvernement à ce sujet. Mais « ce ne sont pas les recteurs qui vont faire l'analyse et dire si le salaire reflète la réalité ou la juste valeur ou non. Tout le monde comprend ça », a précisé Thierry Bélair.

Selon lui, « l'intention de la ministre est d'arriver à une solution qui permet à l'enseignement supérieur de faire les manchettes pour autre chose que la rémunération. L'idée est de faire preuve de plus de transparence, ce que les recteurs ont accepté ».

Établir des balises

Selon deux sources universitaires, Hélène David a également laissé entendre que des « balises » ou des « règles communes » pourraient être éventuellement définies afin d'encadrer la rémunération des hauts dirigeants. La rencontre fut plutôt positive, selon elles.

L'intervention de la ministre fait suite à des manchettes sur la rémunération du recteur de l'Université de Montréal, Guy Breton. Son salaire s'élève à 414 000 $ par an. Il a également un chauffeur et une voiture de fonction : une Audi qui coûte 862 $ par mois, selon ce que rapportait Le Journal de Québec.

En entrevue avec La Presse plus tôt ce mois-ci, Guy Breton a soutenu que les salaires des hauts dirigeants de son établissement « sont comparables à ceux des cadres des 15 plus grandes universités de recherche au Canada ». L'analyse indépendante pourrait justement permettre de comparer la rémunération des recteurs et vice-recteurs québécois avec les homologues des autres provinces. « Il va falloir trouver une échelle de comparaison, mais il est trop tôt pour confirmer quoi que ce soit », a dit Thierry Bélair.

L'enjeu de la rémunération sera également au coeur d'une rencontre entre la ministre et les présidents des conseils d'administration des universités au cours des prochaines semaines.