Des étudiants aux cycles supérieurs mal encadrés, des évaluations mal justifiées, des professeurs qui menacent de les abaisser davantage si on cherche à contester officiellement leurs notes : l'ombudsman de l'UQAM a donné raison à 147 des 371 personnes qui ont déposé une plainte à son bureau, est-il écrit dans son rapport 2014-2015.

Au cours de la dernière année étudiée, Muriel Binette dit avoir notamment constaté une augmentation du nombre de demandes de consultation et de plaintes associées à l'encadrement des études de cycles supérieurs. Une étudiante a attendu plus de deux ans les commentaires de sa directrice de recherche sur les corrections majeures apportées à son mémoire. Après que son directeur de recherche a été nommé à une fonction à l'extérieur de l'université pour une période indéterminée, une autre étudiante a été laissée à elle-même pendant plusieurs mois, sans plan de travail et sans encadrement.

Autre problème majeur, selon Mme Binette : des étudiants doivent encore s'adresser à l'ombudsman pour avoir accès aux informations relatives à l'évaluation de leurs travaux ou examens. Pourtant, le droit des étudiants à ces informations est déjà encadré par les règlements des études et par la Charte des droits et des responsabilités des étudiantes et des étudiants de l'UQAM, précise l'ombudsman.

« Certains professeurs et chargés de cours ne connaissent pas les droits des étudiants en matière d'accès à l'information concernant leur évaluation. »

- Muriel Binette, ombudsman de l'UQAM

Le rapport de l'ombudsman mentionne aussi des cas où des enseignants, au nom de la « liberté académique », refusent de justifier leur évaluation et menacent même des étudiants de baisser leur note s'ils s'engagent dans le processus de modification et de révision. « Ces comportements sont inacceptables », conclut-elle.

Outre une augmentation du nombre de plaintes en 2014-2015, l'ombudsman de l'UQAM enregistre aussi une augmentation des demandes de consultation (102 de plus que l'année précédente, soit 595).