Des milliers d'éducatrices, parents, grands-parents et tout-petits ont bravé le froid pour surcharger la place Émilie-Gamelin dans le cadre d'une manifestation contre la réduction de 120 millions du budget des CPE, qui doit entrer en vigueur en avril prochain.

Les grandes centrales syndicales ont joint leur voix et leurs moyens à ceux de l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) pour dénoncer ces coupes qui menacent de 2000 à 2500 emplois, selon cette dernière.

«On est en train de faire la promotion des garderies privées», a dénoncé le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, qui participait au rassemblement montréalais dans une place Émilie-Gamelin bondée.

Des rassemblements similaires avaient lieu dans 17 autres régions du Québec.

«On le voit dans les journaux, on commence à faire le commerce des garderies, a poursuivi M. Péladeau. Accepterait-on qu'on vende comme cela des écoles ou des collèges»

Selon le chef de l'opposition, «tout ce qui intéresse les libéraux, c'est de défaire ce qu'a fait le PQ».

Le président-directeur général de l'AQCPE, Louis Senécal, a insisté sur l'importance de la mobilisation démontrée hier avant de lancer son message au premier ministre Philippe Couillard.

«Maintenant que l'équilibre budgétaire est atteint, et qu'on a peut-être même un petit surplus, selon ce que l'on entend du ministre des Finances, il faut arrêter les coupures. Il faut annuler cette réduction de 120 millions de dollars.»

L'ancien député libéral et ex-bâtonnier du Québec Gilles Ouimet était l'un des milliers de participants à la manifestation montréalaise.

«J'ai quitté l'#assnat pour m'occuper de mes bébés qui vont au CPE. Devinez où je suis en ce moment?», a écrit l'ancien député sur Twitter. Joint par la suite, M. Ouimet a précisé sa pensée. «J'ai eu le privilège d'envoyer quatre de mes cinq enfants en CPE [deux y sont actuellement]. Je crois à l'importance de ce service public de grande qualité. Il y a sans doute des aspects administratifs à améliorer, mais il ne faut pas mettre en péril le réseau. Au contraire, je suis d'avis qu'il faut le développer.»