Les commissions scolaires des régions veulent se faire entendre à l'Assemblée nationale.

À l'instar de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et de l'English Montreal School Board, elles réclament leur place à la commission parlementaire sur le projet de loi du gouvernement Couillard visant à réformer la gouvernance scolaire.

Le Parti québécois s'est engagé, mercredi, à appuyer leur requête et demande au ministre de l'Éducation, François Blais, «d'entendre raison et de faire marche arrière».

Au départ, la CSDM et la commission scolaire anglophone n'avaient pas été invitées aux consultations particulières sur le projet de loi 86, mais en raison des pressions, le ministre s'était par la suite ravisé.

Des représentants des commissions scolaires du Lac-Saint-Jean et des Rives-du-Saguenay ont réclamé la même chose au cours d'une conférence de presse conjointe avec le porte-parole péquiste en la matière, Alexandre Cloutier, en marge du caucus des élus péquistes à Saguenay, mercredi matin.

Même si la Fédération des commissions scolaires sera aussi entendue, les commissions scolaires des régions estiment qu'elles ont «le droit» d'être entendues sur leurs réalités, qui diffèrent de celles des grandes villes.

«C'est n'est pas normal qu'on ne soit pas invité», a déploré la présidente de la Commission scolaire du Lac-Saint-Jean, Roxanne Thibeault. Les commissions scolaires déposeront un mémoire, mais selon elles, ce n'est pas suffisant, parce que «le mémoire ne sera pas nécessairement lu».

Les représentants des commissions scolaires veulent notamment faire valoir «la proximité des commissaires scolaires avec la population», a dit Mme Thibeault, sans vouloir davantage déballer ses arguments.

Pour sa part, Alexandre Cloutier a affirmé que «chaque région se mobilise pour être entendue en commission parlementaire». Selon lui, les commissions scolaires ont raison de vouloir être entendues et leurs représentants ont été dûment élus.

«Le ministre a tout fait tout croche», a argué M. Cloutier, qui estime que M. Blais a manoeuvré pour éviter les discussions.

Il estime que le projet de loi actuel mènera à un «modèle à trois têtes», des régions garderont leur conseil scolaire élu, d'autres vont les abolir, tandis que les anglophones gagneront leur cause devant les tribunaux afin de garder leurs commissaires scolaires élus.

M. Cloutier a reconnu qu'il y avait un «problème de participation» aux élections scolaires, mais il a été plus flou quant aux solutions à apporter et au modèle à proposer.

Le projet de loi 86 réforme en profondeur le régime des commissions scolaires. Il abolit notamment l'élection des commissaires scolaires et met en place de nouveaux conseils scolaires, où les parents seront représentés. Il permet aussi toutefois aux conseils scolaires qui le désirent de rétablir des élections scolaires.