Tous les enseignants du primaire et du secondaire toucheront une hausse de salaire de 2,5 % en vertu de la relativité salariale, un gain réalisé à la table centrale de négociations, a appris La Presse.

Ce gain s'ajoute à ceux qui ont été réalisés à la table sectorielle sur les conditions de travail et qui se chiffrent à environ 60 millions par an. Par exemple, il y aura un élève de moins par classe en maternelle 5 ans dès la prochaine rentrée scolaire, en vertu de l'entente de principe conclue entre le gouvernement Couillard et la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ).

À la table centrale, le Trésor a accepté de bonifier l'offre faite aux quelque 100 000 enseignants au sujet de la relativité salariale. Rappelons que cet exercice vise à corriger des incohérences dans les échelles salariales.

Au départ, Québec offrait aux enseignants 120 des 550 millions qu'il comptait verser en 2019 à l'ensemble des employés de l'État au chapitre de la relativité salariale. Les enseignants au sommet de l'échelle voyaient leur salaire bondir de 2,5 %, mais ceux des 16 échelons inférieurs devaient se contenter de moins de 1 % environ.

Or la CSQ a obtenu que tous les enseignants, peu importe où ils se trouvent dans l'échelle salariale, touchent 2,5 % d'augmentation. C'est le seul corps d'emploi où ce sera ainsi - dans les autres cas, les hausses varient d'un échelon à l'autre.

La facture totale liée à la relativité salariale passe ainsi de 550 à 580 millions. C'est une hausse globale de la rémunération de l'État de 2,4 % - au lieu des 2,3 % prévus à l'offre gouvernementale.

Notons que le gouvernement disposait déjà d'une marge de manoeuvre dans son enveloppe initiale de 550 millions, ce qui lui a permis d'essuyer la concession faite aux 20 000 professeurs de cégep. Ceux-ci toucheront une hausse de salaire de 5 % en vertu de la relativité salariale parce que leur catégorie d'emploi est l'une des rares qui n'avaient pas été réévaluées dans le passé.

L'offre gouvernementale prévoit également des augmentations de salaire de 3 % en cinq ans pour tous les employés de l'État. Mais Québec a déjà fait savoir qu'il dispose d'une marge de manoeuvre pour donner davantage.

Des gains sans contrepartie

Selon l'entente de principe conclue à la table sectorielle des enseignants, la taille maximale d'une classe de maternelle 5 ans sera de 19 au lieu de 20, et la moyenne passera de 18 à 17. L'enveloppe de soutien à la composition de la classe, destinée à favoriser l'intégration des élèves handicapés ou en difficulté d'apprentissage, augmentera de 50 %. Lorsqu'elle a été annoncée en 2010, elle se chiffrait à 20 millions. Quelque 400 postes d'enseignant à temps plein seront créés en formation professionnelle et à l'éducation des adultes. Toutes les journées de maladie (6) deviendront monnayables.

Le gouvernement Couillard a également renoncé à ses demandes visant à augmenter la taille des groupes et la semaine de travail des enseignants. Les ratios sont finalement maintenus à tous les niveaux du primaire et du secondaire. L'horaire de 32 heures de présence à l'école demeure.

« Nous avons réussi à faire reculer le gouvernement, mais surtout, nous avons réussi à faire des gains. », a estimé Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ, hier en conférence de presse.

Les 60 millions obtenus n'ont rien à voir avec les 80 millions annoncés par le gouvernement Couillard à la fin du mois de novembre. Rappelons que cette annonce représente l'ajout de 600 postes d'enseignant à temps plein et de 200 professionnels, de même que la création de 72 classes de maternelle 4 ans.

Selon Mme Scalabrini, la FSE a réalisé des gains sans contrepartie, ce qu'a confirmé le cabinet du ministre de l'Éducation, François Blais. « On voulait obtenir une entente négociée, et on est satisfaits de cette entente », a affirmé son attachée de presse, Julie White.

La FSE représente environ 62 000 enseignants, les deux tiers des effectifs au primaire et au secondaire. Les négociations ont repris hier entre la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) et le gouvernement. Ce syndicat de 34 000 membres avait fait la grève pendant trois jours la semaine dernière.