La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, lance de nouvelles «discussions» avec les associations de garderies sur la révision de leur financement. Mais elle maintient son objectif: des coupes de 120 millions.

«La destination est connue; maintenant, il faut savoir comment on s'y rend», a-t-elle illustré dans une entrevue accordée à La Presse, hier. Fixer les subventions en fonction du «tiers performant» - les services de garde qui ont les dépenses les plus basses et qui coûtent donc le moins cher au gouvernement - pourrait ne pas être la solution retenue finalement.

«Le tiers performant, c'est un exemple qu'on donne. Est-ce qu'il y a un autre exemple qu'on peut utiliser? Bien go, allons-y, parlons-en. On n'a pas dit qu'on obligerait le tiers performant», a soutenu Mme Charbonneau.

Hier, le ministère de la Famille tenait une dernière rencontre avec les quatre associations de centres de la petite enfance (CPE) et de garderies privées subventionnées pour présenter son scénario de révision du financement. Un scénario que La Presse a détaillé au cours des derniers jours et qui est basé essentiellement sur le «tiers performant».

D'autres réunions

Lors de cette rencontre, la ministre a fait savoir par la voix de ses fonctionnaires qu'il y aurait d'autres réunions pour discuter de la réforme. Au moins deux autres rencontres ont été fixées.

La sortie des associations contre la réforme telle qu'elle a été présentée «a provoqué des choses», a reconnu Francine Charbonneau. Elles avaient accusé le gouvernement de vouloir imposer sa réforme, qualifiant de «mascarade» les rencontres tenues jusqu'ici.

Elles se sont contentées de publier un communiqué de presse laconique après la rencontre d'hier. «Les représentants du ministère de la Famille nous ont fourni l'assurance qu'ils poursuivront les discussions en vue de trouver un compromis acceptable pour tout le monde», a affirmé Louis Senécal, de l'Association québécoise des CPE.

Les associations demandent que le gouvernement renonce aux nouvelles compressions de 120 millions pour l'an prochain - la réforme telle qu'elle a été présentée représentait plutôt des coupes de 320 millions, disaient-elles. Mais la ministre reste ferme: «Mes cibles à moi n'ont pas changé», a affirmé Mme Charbonneau. «Ce que je dis, c'est qu'il faut qu'on se parle et qu'on arrive ensemble à trouver des pistes de solution.»