À moins d'une semaine de la tenue d'une autre grève tournante de trois jours, la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) estime que le gouvernement s'aligne pour imposer une loi spéciale. Encore hier, des pourparlers avec la partie patronale ont eu lieu, sans succès.

Ce matin, le président de la FAE, Sylvain Mallette, a réitéré la volonté des syndicats de retourner à la table des négociations. Mais ce ne sera pas à «coût nul», a-t-il répété.

«Nous sommes prêts à négocier, cependant nous ne négocierons pas la détérioration des conditions de travail de nos profs. Et nous ne négocierons pas la diminution des services et ressources pour les élèves. Le gouvernement nous oblige à tenir les trois prochaines journées de grève. Le premier ministre peut encore éviter cette grève s'il accepte de négocier.

Pas de garantie

La FAE dénonce aussi le manque de «garantie» derrière l'annonce du ministre de l'Éducation, François Blais, de réinvestir 80 millions dans le réseau, notamment pour ouvrir des garderies dans les milieux défavorisés.

«À partir du moment où le gouvernement s'engage à réinvestir à l'intérieur d'un contrat de travail ça constitue un élément de retour à la négociation. Mais je le répète, ce ne sera pas à coût nul, le statu quo est intenable dans le réseau public de l'éducation », a-t-il répété.

Interrogé hier, le premier ministre Philippe Couillard a déclaré qu'il y avait encore une «marge de manoeuvre», et qu'il est encore possible de parvenir à une entente avec les syndicats de la fonction publique.

La FAE, qui représente plus de 34 000 enseignants à travers huit syndicats, réclame des augmentations salariales de 13,5% étalées sur trois ans. Le gouvernement propose plutôt un gel salarial de deux ans, suivi de trois années avec une augmentation de 1 %. Les trois prochaines journées de grève sont prévues les 9, 10 et 11 décembre, et toucheront 375 000 élèves, surtout à Montréal et à Laval, aussi en Outaouais, dans les Basses-Laurentides, ainsi qu'en Estrie.