Les associations de centres de la petite enfance (CPE) et de garderies privées subventionnées ont une attitude «irresponsable» et cherchent à causer une «panique générale» en disant que 5000 emplois sont menacés, accuse la ministre de la Famille, Francine Charbonneau. Elle reconnaît toutefois qu'elles «veulent faire comprendre» au gouvernement que les compressions de 120 millions auront «un impact sur les enfants».

Lors d'une brève mêlée de presse vendredi, Mme Charbonneau a répliqué aux associations en citant un ancien premier ministre péquiste. «M. Parizeau disait: tout ce qui est exagéré est insignifiant», a-t-elle dit. Jacques Parizeau avait repris une citation de Talleyrand.

«Vous avez eu droit à un scénario extraordinaire d'associations qui veulent faire, je ne sais pas trop, une panique générale, mais il n'y a pas d'éducatrices ou d'éducateurs qui sont menacés, il n'y a pas de ratios (d'enfants par éducatrice) qui sont menacés», a-t-elle affirmé.

Vous assurez que les compressions n'auront pas d'impact sur les enfants ? lui a-t-on demandé. «Moi, je vous dirais que ce que je souhaite, (c'est) qu'il n'y ait pas d'impact. Mais l'annonce des associations (jeudi) nous dit que la façon qu'(elles) regardent la façon de financer nos CPE, de leur regard, (elles) veulent nous faire comprendre qu'il y aura un impact sur les enfants», a-t-elle répondu.  Elle a affirmé que «la somme» - le niveau de financement, comprend-t-on - «pour l'instant, ne change pas». Rappelons que les compressions de 120 millions sont prévues pour l'an prochain. Elles s'ajoutent à celles de 74 millions déjà imposées cette année et de 100 millions l'an dernier.

«Ce qu'on leur demande (aux associations), c'est de regarder avec nous comment faire un effort pour assurer la pérennité du réseau», a plaidé la ministre. Les ratios enfants/éducatrice ne changeront pas, selon elle. «Aucune éducatrice ne sera mise à pied avec les ratios qu'on a à l'heure actuelle», a-t-elle répondu au Salon bleu, accusant le Parti québécois de mener une «campagne de peur» en reprenant les affirmations des associations.

Elle leur a reproché d'avoir quitté la table de discussion jeudi tout en disant qu'elles allaient être de la prochaine rencontre, début décembre. Jeudi, «vous avez assisté à un scénario incroyable. Pendant qu'elles sortaient pour demander quelque chose, j'étais à Wendake pour annoncer un CPE de 60 places», a-t-elle relevé. Selon elle, la création de places en CPE sera faite jusqu'en 2021, tel que le prévoit l'échéancier révisé par le gouvernement Couillard en début de mandat. Les 15 000 places en cause ont déjà été attribuées par appels d'offres au cours des dernières années.

La révision du financement est nécessaire parce que des CPE et des garderies privées subventionnées sont en difficulté alors que d'autres ont des surplus et des bénéfices nets non répartis cumulés de 350 millions, a plaidé la ministre.