Le ministre de l'Éducation, François Blais, laisse planer le doute sur le sort de la TELUQ. Il n'y a pas de scénario d'abolition « pour le moment », a-t-il affirmé vendredi. Mais il n'a pas voulu dire si cet organisme sera maintenu dans l'avenir.

La Presse a révélé que la TELUQ, qui fait de la formation universitaire à distance, se retrouve dans le collimateur du gouvernement. Deux fois plutôt qu'une jeudi, le cabinet du ministre a confirmé que la fermeture est même envisagée.

François Blais est resté ambigu sur le sort de la TELUQ vendredi. Questionné pour savoir si son abolition est un scénario, il a soutenu que « pour le moment, on n'est pas là du tout ». Est-ce que la TELUQ va demeurer ? « Je ne veux pas donner d'indication là-dessus », a-t-il toutefois répondu.

« On est en réflexion sur la formation à distance au Québec, le rôle que la TELUQ peut jouer, mais aussi les autres composantes », a-t-il ajouté.

Lors d'un débat à l'Assemblée nationale portant sur l'éducation, François Blais a confirmé qu'il entend réduire les pouvoirs du siège social de l'Université du Québec, comme l'écrivait La Presse la semaine dernière. Son objectif est de « renforcer les universités en région ».

M. Blais veut éliminer les « dédoublements administratifs » et répondre aux lacunes dans la gouvernance de l'Université du Québec constatées par le Vérificateur général récemment.

« L'enjeu, ce n'est pas d'examiner s'il y a des économies à faire ou pas en abolissant le siège social. Ce qui est en jeu, c'est de répondre à un certain nombre de critiques qui ont été faites ces dernières années », a-t-il affirmé.

Selon lui, « il faut renforcer le réseau et s'assurer que les bonnes décisions soient prises par les constituantes plutôt que par un siège social. On est à l'intérieur de cette réflexion-là. »

« Je ne confirme pas du tout, là, qu'il y ait une abolition en vue, là, du siège social à Québec », a ajouté le ministre. « On n'est pas du tout dans cette voie-là pour le moment. »

Démonstration à faire

Le député péquiste Alexandre Cloutier se réjouit du « recul » du ministre sur l'abolition du siège social de l'UQ. Mais les réflexions en cours au gouvernement l'incitent à la prudence. « Si la réduction des pouvoirs veut dire une façon déguisée de mettre fin à la raison d'être du siège social, on aura fait indirectement ce qu'il vient de dire qu'il ne ferait pas. Alors on va rester extrêmement vigilants pour la suite des choses », a affirmé le porte-parole de l'opposition officielle en éducation.

M. Cloutier n'a pas voulu se prononcer clairement au sujet de l'avenir de la TELUQ. « À ce stade-ci, comme on ne sait rien, on va attendre de voir le détail puis les réponses du ministre, mais c'est sûr qu'on a de l'inquiétude », a-t-il affirmé. Si le gouvernement propose la fermeture, « qu'on nous fasse la démonstration qu'en bout de course c'est pour davantage de formation, une meilleure formation de qualité, mais qu'on n'est pas dans une logique de déficit zéro puis d'obsession à l'austérité. (...) On reste prudents, mais on n'ira pas dans l'abolition de la TELUQ pour une raison de comptabilité. »

Le député caquiste Jean-François Roberge voit d'un bon oeil les remises en question au sujet de la TELUQ. Lors d'une commission parlementaire en août, « les dirigeants de la TELUQ sont venus, et j'ai posé des questions assez serrées là-dessus, sur leur pertinence », a-t-il rappelé. « Maintenant, je ne suis pas sûr que c'est la meilleure façon de faire du gouvernement que de lancer des ballons d'essai et de se questionner sur la place publique. Ça crée beaucoup d'insécurité dans les milieux et, des fois, c'est totalement non nécessaire parce qu'on se rend compte qu'ils reculent. Alors, si ce n'est que pour lancer des ballons d'essai, insécuriser les gens, ce n'est pas une bonne idée. »