Fidèle à sa réputation d'organisation combative, l'ASSÉ prévient qu'aucun moyen ne sera exclu pour combattre les politiques d'austérité du gouvernement Couillard. Et, comme prévu, elle se mêlera aux syndicats des secteurs public et parapublic qui doivent manifester cet automne dans le cadre de la négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives.

«On constate une grogne de plus en plus large et visible contre les mesures d'austérité budgétaire du gouvernement Couillard. Aucun moyen n'est exclu pour nous pour contrer les conséquences désastreuses de l'austérité dans nos vies, dans notre quotidien et plus spécifiquement dans le milieu de l'éducation, dans les cégeps et dans les universités québécoises», a prévenu sa porte-parole officielle, Hind Fazazi.

L'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a rencontré les médias, mardi, pour annoncer sa campagne de mobilisation de l'automne. Celle-ci commençait d'ailleurs par des «journées d'action» dans plusieurs campus ce jour-là pour la rentrée.

L'ASSÉ prévoit tenir un rassemblement en faveur de l'éducation, les 26 et 27 septembre à Montréal. Ce rassemblement doit réunir des associations étudiantes de différents horizons - les fédérations étudiantes universitaires et collégiales sont invitées - de même que des enseignants et des travailleurs syndiqués du secteur de l'éducation, a précisé Mme Fazazi. Il s'agira de réfléchir collectivement aux conséquences des compressions budgétaires dans le milieu de l'éducation et aux politiques d'austérité en général.

Le regroupement précise que des assemblées générales étudiantes auront lieu «au cours des prochaines semaines», dans les différents établissements, pour décider des moyens de pression à adopter pour combattre l'austérité dénoncée.

De même, l'ASSÉ compte toujours profiter des manifestations prévues par les syndicats des secteurs public et parapublic, cet automne, pour faire valoir son point de vue. Elle avait d'ailleurs suspendu son combat momentanément, le printemps dernier, pour annoncer qu'elle remonterait dans le train cet automne avec les syndicats du secteur public.

Les syndicats ont cependant l'habitude de donner leur itinéraire aux autorités; ils ont aussi un service de sécurité. Au cours d'une entrevue avec La Presse Canadienne, le président de la CSN, Jacques Létourneau, a déjà réitéré son intention de respecter les règles lors des manifestations.

Or, l'ASSÉ refuse de donner l'itinéraire de ses manifestations aux autorités - ce qui a déjà causé des frictions dans le passé.

Interrogée au sujet de ces conceptions différentes des manifestations, Mme Fazazi a admis que l'ASSÉ n'entendait pas donner son itinéraire aux autorités cet automne non plus. «Nous à l'ASSÉ, on ne donne pas l'itinéraire. On trouve que c'est une liberté civile importante qui est protégée par la Constitution de manifester en toute liberté dans les rues. Par contre, on invite toujours nos membres à participer aux manifestations syndicales en respectant leurs critères à eux et à elles. S'ils donnent l'itinéraire, nous allons bien évidemment le respecter», a affirmé Mme Fazazi.

L'ASSÉ propose des solutions de rechange aux politiques d'austérité qu'elle dénonce, parmi lesquelles l'augmentation du taux d'imposition des entreprises, sauf pour les PME, de même que l'instauration de 11 paliers d'imposition pour le revenu des particuliers. Elle suggère aussi une lutte plus efficace contre l'évasion fiscale.