Une petite partie des élèves expulsés de leur école en raison d'un surplus d'inscriptions peuvent la réintégrer. Grâce à l'embauche d'une dizaine d'enseignants, le tiers des 143 enfants touchés ont appris hier qu'ils n'auront pas à s'adapter à une nouvelle école primaire du territoire de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

À l'école Lambert-Closse, dans le quartier Mile End, la réintégration touche six enfants de la 4e année du primaire. Une douzaine d'élèves devront donc se résoudre à fréquenter un autre établissement scolaire.

Ces élèves inscrits « en libre choix », ce qui signifie qu'ils habitent dans un autre secteur, avaient appris lors de la rentrée qu'ils devaient changer d'établissement en raison d'un nombre trop élevé d'inscriptions. À la CSDM, la présidente Catherine Harel Bourdon a rappelé hier qu'elle avait l'obligation de donner la priorité aux jeunes du quartier et qu'aucun dépassement n'est permis en vertu de la convention collective des enseignants quand il s'agit d'élèves provenant d'autres secteurs.

« On comprend la réalité des élèves et des parents, on comprend que c'est déchirant, a-t-elle affirmé lors d'un entretien avec La Presse. Mais on ne peut pas répondre à toutes les demandes. Il y a un ratio à respecter entre les enseignants et le nombre d'élèves par classe. Il y a aussi une question d'espace disponible. »

Un choix en toute connaissance de cause

Mme Harel Bourdon a expliqué que la commission scolaire a dû jongler cet été avec l'augmentation du nombre d'élèves en raison des déménagements et de l'immigration, le tout dans un contexte de compressions budgétaires. À cela s'ajoutent le nombre d'enseignants, le nombre d'écoles et l'espace à l'intérieur des établissements existants. Sauf erreur, les enfants inscrits en libre choix le font en toute connaissance de cause, en sachant qu'ils peuvent devoir retourner dans leur école de quartier s'il manque des places.

Outré, le président du conseil d'établissement de l'école Lambert-Closse, Yves Blanchet, a déjà déploré la fermeture de l'une des trois classes de 1re année et de l'une des deux classes de 4e année. Selon lui, la CSDM aurait pu mieux faire ses devoirs et prévenir les parents des élèves touchés bien avant la rentrée scolaire.