Alors que la rentrée scolaire, cette année, coïncide avec une négociation dans le secteur public, la CSQ prévient qu'il faudra s'attendre à différents moyens de pression, tant pour la négociation des conventions collectives que pour que l'éducation redevienne une priorité.

Déjà, des moyens de pression sont exercés, puisque les enseignants font une grève du zèle en s'en tenant rigoureusement à leur semaine régulière de travail, a indiqué la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Louise Chabot, au cours d'une rencontre avec la presse mercredi à Montréal.

Et le conseil général de la CSQ se réunira le 2 septembre pour décider de la suite des choses, a précisé Mme Chabot.

C'est à l'occasion de la présente rentrée scolaire que les compressions budgétaires de 350 millions, dénoncées depuis des mois, se feront sentir, a par ailleurs indiqué Johanne Pomerleau, de la Fédération des professionnels de l'éducation. Sa fédération, qui représente des psychologues, orthophonistes et autres professionnels, évoque 250 postes de moins cette année. Et la tâche de ceux qui restent en poste augmentera, ajoute Mme Pomerleau.

«Ce que ça veut dire dans les faits, c'est qu'une psychologue ou une orthophoniste va se retrouver avec plus d'écoles (à desservir). En ayant plus d'écoles, elle va avoir moins de temps par école. Comme les besoins restent les mêmes, et souvent ils augmentent, et bien sa liste d'attente va être plus longue. Elle va pouvoir faire moins d'évaluations, les faire moins rapidement et faire moins de suivis. On va se retrouver même possiblement avec des écoles où il n'y aura pas certains services, donc des parents qui vont devoir aller au privé», a prévenu Mme Pomerleau.

Les enseignants sont aussi découragés des compressions budgétaires et des offres gouvernementales pour le renouvellement des conventions collectives, fait valoir Josée Scalabrini, de la Fédération des syndicats de l'enseignement, affiliée à la CSQ.

«Ce n'est pas parce qu'on est en négociation (qu'on proteste ainsi contre les compressions budgétaires). Ça fait huit ans que la Fédération des syndicats de l'enseignement et que le réseau scolaire se battent pour dire «prenez conscience; il y a des coupures en éducation et ça affecte le milieu'. C'est impossible qu'on ait eu 1 milliard de coupures (sur plusieurs années) et que ça n'ait pas affecté des gens» et les services directs aux élèves, a martelé Mme Scalabrini.

La présidente de la CSQ, de son côté, a déploré que le ministre de l'Éducation, François Blais, s'attaque à une réforme de structures, avec ses projets de fusionner des commissions scolaires et de revoir les élections scolaires. Elle ne croit même pas que cela va permettre d'économiser des millions de dollars qui pourront être réinvestis dans le réseau de l'éducation.

«On fait fausse route en pensant que c'est en agissant sur la structure qu'on va contribuer à une plus grande réussite des élèves. On ne réalise pas d'économies avec une réforme de structures et de fusions. On l'a déjà vécu. À l'époque (des autres fusions), on nous parlait d'économies de plus de 100 millions, puis à terme ça a coûté 70 millions pour réaliser ces fusions-là», a objecté Mme Chabot, réclamant au contraire un réinvestissement en éducation.