Les systèmes d'éducation asiatiques arrivent en tête d'un palmarès réalisé par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et le Canada se classe aussi très bien, au 10e rang. Au bas du tableau se trouvent des pays africains et certains pays pourtant très riches comme l'Arabie saoudite.

Pour établir ce classement consigné dans l'étude intitulée «Les connaissances de base universelles: les pays qui ont le plus à gagner», l'OCDE s'est notamment basée sur les résultats aux tests internationaux PISA (Program for International Student Assessment) et TIMMS (Trends in International Mathematics and Science Study).

Dans 9 des 76 pays pris en considération (Ghana, Honduras, Afrique du Sud, Maroc, Indonésie, Pérou, Qatar, Colombie et Botswana) les deux tiers des élèves évalués n'ont pas démontré des connaissances de base.

De façon générale, il y a certes une différence entre les pays qui consacrent au moins 50 000 US$ à l'éducation de chaque élève de 6 à 15 ans, «mais l'argent ne peut pas tout», écrivent les auteurs de l'étude, Eric Hanushek et Ludger Woessmann.

En fait, certains pays qui consacrent au moins cette somme à l'éducation nationale se retrouvent parmi les pays les plus performants, tandis que d'autres traînent la patte. Au-delà de ces 50 000$ investis dans chaque élève, «la question n'est pas tant de savoir combien chaque pays consacre à l'éducation, mais de quelle façon il le fait», est-il écrit.

Richesse absolue



De la même manière, la richesse absolue d'un pays ne fait pas foi de tout. Pour illustrer la chose, les auteurs du rapport donnent l'exemple des États-Unis, «où 24% des jeunes Américains ne réussissent même pas le premier niveau des tests PISA».

Les auteurs de l'étude font aussi remarquer que les pays producteurs de pétrole ont en général de moins bons résultats aux examens PISA.

Dans les pays moins choyés en ressources naturelles, comme le Japon, la Finlande ou Singapour, «on comprend très bien qu'il faut beaucoup miser sur les ressources humaines. Dans ces pays, l'éducation est très valorisée», peut-on lire.

Les plus méritants



Quels pays sont les plus méritants? Les auteurs de l'étude saluent la performance de la Pologne qui, en dépit de ses difficultés économiques, enregistre de beaux progrès en matière d'éducation. En une décennie, souligne-t-on, sa part d'élèves jugés «sous-performants» est passée de 22% à 14%.

Le rapport souligne aussi l'amélioration considérable des notes des élèves brésiliens depuis 10 ans. Comment le Brésil s'y est-il pris? Il a entre autres augmenté l'argent consacré à l'éducation et haussé les qualifications minimales (et le salaire) des enseignants.

La Corée du Sud s'est aussi grandement améliorée et, selon l'étude, ce pays y est notamment parvenu en axant davantage l'enseignement sur le raisonnement (ce sur quoi les examens PISA insistent beaucoup) et en réduisant le nombre d'élèves par classe.

Outil de comparaison



Mais pourquoi l'OCDE se penche-t-elle sur les différents systèmes d'éducation?

L'idée, c'est de donner à tous les pays, riches ou pauvres, un outil pour se comparer entre eux et de voir les gains en argent sonnant qu'ils peuvent tirer à long terme d'un meilleur système d'éducation.

Les auteurs y vont donc d'un modèle mathématique qui les amène, par exemple, à écrire que si le Ghana, qui se trouve en queue de peloton, arrivait à transmettre des connaissances de base à ses enfants, son produit national brut pourrait être multiplié par 38.