Pour résoudre le problème des cégeps qui voient leur clientèle diminuer, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) propose un programme de «mobilité étudiante» qui permettrait à des cégépiens des grands centres urbains de suivre temporairement leurs cours dans un cégep qui cherche à recruter des étudiants.

Le président de la FECQ, Alexis Tremblay, a présenté son projet au cours d'une rencontre avec la presse, mardi au Collège de Rosemont, à Montréal, aux côtés du président-directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, qui appuie l'idée «pour la relance des cégeps».

Les grandes lignes du programme sont définies, mais tous ses détails ne sont pas arrêtés. Il ne s'agirait pas d'un programme d'échange d'étudiants, mais bien d'un programme qui permettrait à des cégépiens étudiant dans les grands centres d'aller poursuivre leurs études, l'espace d'une session, au Cégep de Gaspé, par exemple, ou de Sorel - deux des cégeps qui ont besoin de recruter des étudiants, a expliqué M. Tremblay.

Ce ne sont pas que les cégeps des régions éloignées qui éprouvent des problèmes à recruter des étudiants et à maintenir tous leurs programmes. Plus d'une vingtaine de cégeps éprouveraient des difficultés de recrutement d'étudiants, parmi lesquels les cégeps de Rivière-du-Loup, Shawinigan, Rouyn-Noranda, Baie-Comeau, Sept-Îles, Matane, en plus de Gaspé et Sorel.

«Dans certains programmes et dans certains cégeps, cinq étudiants, dix étudiants font la différence entre un programme qui démarre, comme on dit dans le jargon, et un programme qui est suspendu du fait d'un manque d'étudiants», a confirmé le PDG de la Fédération des cégeps, qui représente les 48 collèges publics du Québec.

Le programme devrait se faire «à coût nul pour l'étudiant», a plaidé M. Tremblay, de la FECQ. Ceci implique que le ministère ou le cégep qui reçoit l'étudiant devrait financer les dépenses supplémentaires, le cas échéant.

M. Tremblay croit que le programme pourrait être rodé en le lançant avec 50 étudiants au départ, soit 25 par session, ce qui, selon lui, supposerait des «coûts minimes».

Il restera à voir si ce «projet de mobilité étudiante» serait ouvert à tous les programmes, tant préuniversitaires que techniques. Toutes les possibilités n'ont pas encore été explorées, puisque le projet n'a pas encore été peaufiné.

Le président de la FECQ affirme avoir déjà soumis l'idée au ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, François Blais, qui aurait démontré une certaine ouverture, selon lui. «Il nous a dit, en rencontre, qu'il avait une ouverture. Il l'a répété en Chambre qu'il avait une ouverture et qu'il s'engageait à le considérer. Donc, il y a déjà un pas qui est franchi», a affirmé M. Tremblay, qui garde espoir de convaincre le ministre de pousser plus avant.

«Je crois que c'est un peu une fatalité: le gouvernement va devoir un jour ou l'autre s'engager pour relancer le réseau collégial. Autrement, les problématiques qu'on vit actuellement ne vont que s'empirer. Et le problème, dans cinq ans, dans 10 ans, dans 15 ans, peut-être qu'il ne sera pas récupérable comme c'est le cas actuellement», a opiné M. Tremblay.