Le parachute doré qui attend le recteur de l'Université Bishop's dépasse l'entendement, estime le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, François Blais.

En vertu des conditions consenties par l'institution d'enseignement, le recteur Michael Goldbloom empochera une indemnité de départ de plus de 620 000 $ à l'expiration de son mandat en 2018. La prime équivaut à deux ans de salaire, allocations et avantages inclus.

En point de presse, mercredi, le ministre Blais a fait part de son exaspération devant une telle largesse, surtout en cette période de restrictions budgétaires.

«Je ne peux pas comprendre qu'au Québec, on accorde des primes de ce niveau-là à des gens qui occupent des fonctions pour lesquelles le financement provient en bonne partie des fonds publics. Ce n'est pas acceptable», a lâché M. Blais.

Le ministre a rappelé que la rémunération globale des dirigeants des universités du Québec est soumise depuis 2013 à un contrôle par le ministère et qu'elle ne peut, par conséquent, évoluer de façon «totalement libre». M. Goldbloom est en poste depuis 2008 et a entrepris son second mandat à l'été 2013.

M. Blais entend exiger des comptes aux dirigeants de l'université et voir s'il y a «des moyens d'agir».

«Il pourrait y avoir eu un changement au contrat et à ce moment-là, on aurait des moyens d'agir. Si ce n'est pas le cas, je devrai parler au président du conseil d'administration», a affirmé le ministre.

Selon M. Blais, les conditions offertes au recteur Goldbloom sont d'autant plus inacceptables que l'institution se dit accablée par les coupes et les difficultés financières.

«C'est une université qui nous dit: on n'a plus les moyens, on est coupé, on ne pourra pas atteindre l'équilibre budgétaire, on a aussi des problèmes de solvabilité avec notre régime de retraite, on a tout ça et on verse deux ans de salaire à son directeur», a-t-il dénoncé.

Avec un peu plus de 2800 étudiants, l'Université Bishop's est la plus petite université du réseau.

D'après les renseignements fournis par le ministère, M. Goldbloom touche un salaire de 278 683 $ par an, assorti d'avantages et d'allocations de 32 425 $.