Pressée de faire le point sur la situation budgétaire réelle de la Commission scolaire de Montréal, sa présidente, Catherine Harel Bourdon, a déclaré hier soir qu'elle s'attendait à devoir faire des coupes de 65 millions de dollars sur deux ans, «du jamais vu à la CSDM».

La question du jour adressée hier au conseil des commissaires: que fera la CSDM du rapport de vérification de la firme Raymond Chabot Grant Thornton, dévoilé par La Presse?

Dans ce rapport, diverses compressions sont suggérées à la CSDM, qui essuie au passage diverses critiques relatives à de mauvaises pratiques de gestion.

Au cours d'un point de presse hier, le ministre de l'Éducation, François Blais, a indiqué qu'il n'était pas pour autant question de tutelle. Pour lui, le rapport de vérification est cependant très clair, «il indique le chemin» pour atteindre les objectifs.

L'effort demandé à la CSDM est de seulement 9,3 millions, «même pas 1% sur un budget de 1 milliard», a indiqué M. Blais. Ces 9 millions ne représentent qu'une infime partie des coupes réelles exigées à la CSDM au cours des prochains mois, a corrigé Mme Harel Bourdon, mettant pour sa part l'accent sur plusieurs compressions qui se sont ajoutées depuis, notamment dans le dernier budget Leitao.

«J'ai passé la journée à dénoncer [les coupes]», a dit Mme Harel Bourdon, qui s'est dite très lucide et consciente que les coupes à venir viendraient toucher les services aux élèves.

De son côté, l'Association montréalaise des directions d'établissement scolaire n'a pas tant rejeté la faute sur Québec que sur la CSDM elle-même.

Évoquant le rapport de vérification, cette association a souligné par communiqué que «ce rapport pose un regard très réaliste sur la situation qui prévaut à la commission scolaire».

«Le rapport fait un constat extrêmement préoccupant en ce qui concerne la planification, les moyens de contrôle, la gestion et la gouvernance de la commission scolaire de Montréal. Nous partageons bon nombre des observations et recommandations du rapport», peut-on lire dans le communiqué.

Catherine Renaud, présidente de l'Alliance des professeurs, a dénoncé, pour sa part, le manque de transparence de la CSDM, qui ne brosse jamais le portrait exact de ses finances.