Le mouvement de grève des étudiants de niveau postsecondaire s'essouffle, mais les organisations les plus militantes, notamment à l'UQAM, ont intensifié la pression, mercredi, provoquant des arrestations.

Confrontée à de nouvelles interventions de petits groupes masqués cherchant à empêcher la tenue de cours, malgré les interventions des gardiens de sécurité, la direction de l'UQAM a fait appel aux policiers une première fois mercredi matin pour tenter de rétablir l'ordre. Les individus masqués s'étaient toutefois dispersés à l'arrivée des policiers.

Le manège a repris en après-midi et, cette fois, les policiers montréalais ont procédé à 22 arrestations. Un porte-parole du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), Ian Lafrenière, a précisé que 11 filles et 10 garçons, âgés de 18 à 36 ans, ont été arrêtés. Quatre seront accusés d'attroupement illégal et de méfaits, alors que les 17 autres seront accusés de méfaits. Une 22e personne a été arrêtée dans le chaos des évévements pour vol de cellulaire.

Le transport des individus interceptés a été compliqué lorsque des étudiants et des professeurs de facultés en grève ont barré le chemin aux policiers qui se trouvaient au sous-sol durant un certain temps.

En soirée, quelques centaines de personnes ont occupé le pavillon J.-A. DeSève de l'Université du Québec à Montréal, afin de protester contre l'intervention policière.

La faculté des sciences humaines de l'UQAM a voté cette semaine pour poursuivre la grève, mais celle de langue et communications a mis un terme à son débrayage.

Selon une porte-parole de l'UQAM, à peu près le tiers des étudiants de l'institution étaient en grève mercredi après-midi, alors que d'autres votes pouvaient se tenir en soirée ou jeudi. Ainsi, 15 000 étudiants étaient en grève, sur un total de 44 000 inscrits à l'UQAM.

Tant du côté des sciences humaines que des sciences de l'éducation, 5000 étudiants sont concernés, alors que la faculté des arts compte 4000 étudiants en grève et que 1000 autres étudiants en science politique ont voté aussi en ce sens, indique-t-on.

À l'Université de Montréal, huit associations étudiantes regroupant 2500 étudiants sont en grève, dont des associations dans les secteurs de l'anthropologie, de la philosophie et de la littérature, alors que 16 autres associations ont mis un terme au débrayage. D'ici la fin de la semaine, sept autres associations doivent se prononcer sur la question.

Ailleurs au Québec, l'Université de Sherbrooke est toujours touchée par quelques grèves de durée variable, notamment des étudiants de maîtrise et de doctorat en histoire, en service social, en lettres et communications. La plus importante faculté, celle des sciences humaines, a cependant mis un terme à sa grève mardi.

À l'Université Laval, seules deux associations étudiantes - en anthropologie et en sociologie - demeurent en grève.

Au niveau collégial, trois établissements de la région de Montréal sont affectés. Les étudiants du collège Marie-Victorin, qui ont débrayé le 2 avril, doivent revenir en classe vendredi. Ceux du collège Saint-Laurent sont en grève jusqu'à la fin de la semaine et rentreront lundi.

Enfin, le cégep du Vieux-Montréal, qui a maintenu le mot d'ordre de grève mardi à l'issue d'une longue procédure, tiendra un nouveau vote le 13 avril. Dans cette institution, un premier scrutin s'était traduit par une majorité d'opposants à la grève, résultat qui avait été confirmé par un recomptage. Les dirigeants de l'assemblée avaient cependant tenu un autre vote qui a tout juste réussi à renverser la majorité en faveur, cette fois, de la grève.

Plusieurs cégeps seront toutefois en grève le 1er mai, dans le cadre d'une journée de manifestations et de débrayages beaucoup plus larges.

Des votes de grève sont également prévus dans plusieurs institutions collégiales à travers la province, notamment à Baie-Comeau, Rivière-du-Loup, Sherbrooke et Victoriaville, pour ne nommer que celles-là.