Après le départ fracassant de son comité exécutif, l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) appelle à poursuivre la grève ce printemps. Le plan d'action adopté lors de leur congrès prévoit des manifestations et perturbations jusqu'à l'été.

L'ASSÉ est en crise depuis la diffusion, la semaine dernière, d'une lettre de sa direction appelant à suspendre le mouvement de grève actuel jusqu'à l'automne afin de faire coïncider un éventuel conflit de travail dans la fonction publique.

Samedi, l'ensemble du conseil exécutif de l'ASSÉ a démissionné avant d'être «symboliquement» destitué pour avoir écrit ce texte.

La proposition de reporter la grève à l'automne n'était pas opportune, a affirmé la nouvelle porte-parole de l'organisation, tout en soulignant que l'ASSÉ était ouverte à toutes les opinions.

La lettre de réflexion de l'exécutif «était à portée démobilisante» et a été envoyée «dans un intervalle trop court du congrès», a dit Hind Fazazi, une étudiante en philosophie de l'Université de Montréal. Elle cessera d'être porte-parole dès demain.

«Tous les textes de réflexion sont encouragés à l'ASSÉ. Il y a une diversité d'opinion, il y a aussi une conflictualité qu'on considère comme féconde», a-t-elle ajouté. Toutefois, «cette lettre-là [...] n'était absolument pas la bienvenue.»

Au sortir d'un congrès que la porte-parole qualifie de «dur», l'association a pris la décision d'appeler les étudiants à renouveler le mouvement de débrayage. Il y a «nécessité d'envoyer un appel à la mobilisation et la continuation de la grève», a-t-elle dit.

Il appartiendra toutefois à chaque association étudiante membre de l'ASSÉ de décider si elle reconduit ou non son mandat de grève.

Par ailleurs, Mme Fazazi a affirmé que l'ASSÉ se dissociait - mais ne condamnait pas - les possibles tirs de roches dont affirment avoir été victimes des membres du comité exécutif sortant lors de la manifestation du 2 avril dernier. «On n'en a pas discuté lors du congrès. On était très concentrés à discuter du plan d'action à venir», a-t-elle dit. «L'ASSÉ ce n'est pas les gens qui sont dans la rue. Les gens qui sont dans la rue sont là en leur propre nom.»