Au lendemain de l'obtention d'une injonction contre certaines associations étudiantes qui bloquaient ses entrées, l'Université du Québec à Montréal était frappée jeudi par un débrayage d'une journée de ses professeurs.

Ceux-ci avaient d'ailleurs dressé des piquets de grève devant les différentes entrées de l'université, au centre-ville de Montréal, jeudi matin. Les professeurs devaient également participer à la manifestation étudiante prévue plus tard en après-midi contre les politiques d'austérité du gouvernement Couillard.

Le Syndicat des professeurs de l'Université du Québec à Montréal, qui représente 1200 enseignants, a voté en faveur d'un mandat de deux journées de grève à être déclenchées au moment opportun. La première de ces deux journées était donc exercée jeudi, alors que le long congé de Pâques commençait.

Au cours d'une rencontre avec la presse en matinée, la présidente du syndicat, Michèle Nevert, a affirmé que ses membres refusaient de faire les frais des politiques d'austérité du gouvernement Couillard qui sont imposées à l'université.

«On a une négociation de convention collective qui piétine, mais elle piétine parce qu'elle est liée à des compressions budgétaires, elles-mêmes liées à une politique d'austérité contre laquelle nous nous opposons fermement, à la fois celle du gouvernement et celle de la politique d'austérité qui est imposée à l'intérieur de notre université par la direction», a protesté Mme Nevert.

La convention collective des professeurs de l'UQAM est échue depuis le 31 mai 2013.

Mme Nevert n'a pas voulu dire quand la seconde journée de débrayage prévue serait exercée. «C'est un coup de semonce; c'est un avertissement sérieux qui est donné à notre direction. Pour le moment, nous avons décidé d'une date, qui est celle d'aujourd'hui. Par la suite, nous allons voir. Ce que nous espérons, c'est que justement, cette journée ait des incidences», a confié la présidente du syndicat.

Les négociations se poursuivent tout de même entre les parties.

«Le fait qu'il y ait un manque à gagner, le fait qu'il y ait des compressions budgétaires qui sont imposées ne signifie pas pour autant qu'il s'agisse d'un déficit pour l'université», argue Mme Nevert. Les professeurs souhaiteraient que d'autres choix soient faits en matière budgétaire par la direction de l'université.

Du côté de la direction de l'université, on disait vouloir laisser le processus de négociation de la convention collective suivre son cours. La direction de l'UQAM a fait savoir qu'elle ne voulait pas commenter publiquement la journée de débrayage de ses professeurs, afin de ne pas interférer dans ce processus.