À coups de sorties médiatiques et de messages publicitaires, la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), qui représente 32 000 enseignants syndiqués, lance une fronde contre les écoles privées qui, dit-elle, renvoient chaque année des centaines de ses élèves vers les écoles publiques dont elles ne veulent plus, tout en étant subventionnées à 70 %. «Campagne de désinformation», réplique la Fédération des établissements d'enseignement privés.

La FAE relève par exemple qu'en 2012-2013, les écoles privées avaient expulsé 458 élèves de leurs élèves. «C'est comme si, bon an, mal an, l'équivalent d'une école primaire de la région de Montréal était abandonné par les écoles privées et que ses élèves étaient transférées dans le réseau des écoles publiques sans qu'on leur donne le moindre sou pour les accueillir», a dénoncé le président de la FAE, Sylvain Mallette.

Si cette campagne est une tactique syndicale pour que le gouvernement trouve des fonds pour mieux financer le secteur de l'éducation, la FAE se trompe de cible, répond Jean-Marc St-Jacques, président de la Fédération des établissements d'enseignement privés.

Il souligne d'abord que le financement suit l'élève peu de temps après son départ vers l'école publique, quand cela se produit.

Au surplus, dit M. St-Jacques, «tout élève qui quitterait l'école privée pour aller à l'école publique coûterait plus cher au gouvernement».

M. St-Jacques fait référence aux droits de scolarité payés par les parents, de même qu'au fait que les écoles privées fournissent et entretiennent elles-mêmes leurs bâtiments.

Soit, il arrive que certaines écoles privées expulsent certains élèves peu performants, «ce que nous désapprouvons et ce qui se produit beaucoup moins souvent qu'il y a vingt ans», dit M. St-Jacques.

Cela dit, les départs des écoles privées s'expliquent très fréquemment par un déménagement, par des divorces et par des changements dans la situation financière des parents, ajoute-t-il.