Philippe Couillard se porte à la défense de son ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, dont la démission est réclamée par l'Alliance des professeurs de Montréal. Il écarte un remaniement de son cabinet à ce stade-ci, neuf mois après les élections.

« Il n'y a aucun plan pour un remaniement ministériel actuellement. On travaille avec notre équipe avec beaucoup d'intensité, et ça inclut le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur », a affirmé le premier ministre, lors d'une conférence de presse en compagnie de son homologue de l'Île-du-Prince-Édouard, Robert Ghiz, jeudi.

Selon M. Couillard, Yves Bolduc « se dévoue à sa tâche avec beaucoup d'intensité ». « Et vous allez voir au début de 2015 le résultat de son travail », a-t-il ajouté.

« Volontairement, on a pris plus de temps à réfléchir à l'éducation qu'à d'autres secteurs parce que ce n'est pas un service public comme les autres. Yves Bolduc aura l'occasion au nom de notre gouvernement et de notre caucus de présenter notre vision de l'école de l'année 2020, 2025. » Le gouvernement entend faire de la salle de classe et de l'école « le point central de notre système d'éducation ». L'appareil administratif sera « en soutien ». « Je crois que (Yves Bolduc) va faire du bon travail. Je suis encouragé par les travaux que je vois actuellement se dérouler », a-t-il poursuivi.

Les syndicats d'enseignants ont qualifié « d'horreur » la volonté du ministre d'augmenter le nombre d'élèves par classe. Philippe Couillard a affirmé que cette mesure ne serait pas appliquée uniformément. « Ce ne sera certainement pas une politique mur à mur, a-t-il indiqué. De la même façon qu'il y a des études qui montrent que parfois on peut augmenter le ratio sans nuire à la réussite scolaire, il y a beaucoup d'études qui montrent que dans les milieux socioéconomiques défavorisés ou avec des élèves en difficulté, il faut être très prudent. »

Il nie rompre sa promesse de « préserver à tout prix » les services d'éducation dans le cadre des compressions budgétaires. « Toutes les administrations scolaires partout sur la planète regardent cette question du ratio, en terme d'efficacité maximale au meilleur coût possible. Mais il n'est absolument pas question de reculer sur l'encadrement nécessaire pour le succès de nos enfants, notamment dans les milieux socioéconomiques moins favorisés ou les milieux où il y a plus d'élèves handicapés ou en difficulté. »

Philippe Couillard veut « envoyer un message d'espoir » aux enseignants. « Oui, bien sûr, les circonstances financières sont celles que nous connaissons, mais notre désir est de donner encore plus d'importance à leur salle de classe et à l'école ».

Il soutient que le gouvernement n'aborde pas l'éducation « dans une logique budgétaire ». « Oui, bien sûr, l'éducation a dû faire sa part dans le redressement, mais c'est notre avenir, c'est le rêve de nos enfants, c'est différent des autres services. La base de notre action, c'est la décentralisation ou le maximum de pouvoir et d'autonomie donné aux écoles, aux enseignants, aux directeurs d'école pour favoriser la réussite des élèves. »