La commission scolaire Marguerite-Bourgeoys est tout à fait apte à absorber les 66 écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) que souhaite a priori lui confier le gouvernement québécois, et les élèves n'en pâtiront d'aucune manière, assure sa présidente, Diane Lamarche-Venne.

Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, a confirmé il y a douze jours qu'il entendait faire passer le nombre de commissions scolaires de 72 à 46. En vertu de ce scénario, la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys hériterait de 37 % des élèves de la CSDM et lui ravirait du coup son titre de plus grosse commission scolaire du Québec.

Depuis cette annonce, la présidente de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Diane Lamarche-Venne, n'avait offert aucun commentaire. Extrêmement prudente, elle est sortie de son mutisme lundi, mais en marchant sur des oeufs et en répondant de façon très succincte aux questions des journalistes.

« Nous n'avons pas nous n'avons pas sollicité davantage de responsabilités auprès de Québec. [...]) Cela dit, quand le gouvernement se tourne vers nous, nous répondons présent », a-t-elle déclaré.

Mme Lamarche-Venne a assuré qu'elle n'avait aucune idée de ce que tramait le gouvernement Couillard et qu'elle avait jugé plus sage de rencontrer le ministre Yves Bolduc avant de réagir officiellement.

Ignorant toujours combien d'employés pourraient s'ajouter à sa commission scolaire, Mme Lamarche-Venne a dit qu'elle n'entrevoyait pas de difficulté à les recevoir et que l'arrimage des conventions collectives se ferait sans doute sans heurts, l'ancienneté se calculant d'ailleurs sur le plan national.

Un cadeau empoisonné, toutes ces écoles (souvent vétustes) qui atterrissent dans sa cour ? Un objet de fierté ? Mme Lamarche-Venne s'est limitée à dire que la surprise était totale et qu'il revenait au ministre Bolduc d'expliquer sa décision.

Cela étant dit, elle a avancé que la logique avait certainement commandé certains changements et qu'il lui apparaît normal, par exemple, que Côte-des-Neiges, Notre-Dame-de-Grâce et Bordeaux soient dorénavant rattachés à sa commission scolaire.

« Parfois, dans la rue d'un même quartier, des élèves fréquentent pour l'un la CSDM ; pour l'autre, la CSMB. Ce n'est pas logique, d'autant plus que les ressources, notamment celles du CSSS Bordeaux-Cartierville - Saint-Laurent, couvrent tout le territoire », a cité en exemple Mme Lamarche-Venne.

Elle a par ailleurs signalé qu'il existait des territoires appelés « zones grises », « qui permettent aux parents de choisir l'école de la commission scolaire de leur choix sans devoir faire de demande extraterritoriale », ce qui est notamment le cas à Cartierville, Mont-Royal et Outremont.

Jamais il n'est prévu que des élèves changent d'école pour des questions purement administratives.

Si elle est convaincue que le Sud-Ouest présente des caractéristiques semblables à celles de LaSalle et de Lachine et qu'elle se sent par conséquent tout à fait à l'aise d'accueillir des élèves provenant de cette région, Mme Lamarche-Venne assure qu'elle « prend bonne note » de la résistance ambiante, qu'a entre autres exprimée la députée libérale Marguerite Blais et par une résolution du conseil d'arrondissement. « L'analyse des territoires que nous soumettrons au ministre en tiendra compte et sera faite de façon constructive », a-t-elle dit.

Au cabinet du ministre de l'Éducation, l'attachée de presse, Yasmine Abdelfadel, a justifié la décision de grossir la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys au détriment la CSDM par des raisons essentiellement géographiques.

Si le ministre Yves Bolduc a laissé entendre ces derniers temps que sa réforme était presque coulée dans le béton, Mme Abdelfadel a dit qu'à Montréal, notamment, il pourrait encore y avoir des changements.

Seront-ils effectifs à la prochaine rentrée ? Le gouvernement espère que tout se fera rondement sans bousculer quiconque, s'est contentée de dire Mme Abdelfadel.