Le ministère de l'Éducation vient d'autoriser la poursuite de l'essentiel des activités de l'école religieuse montréalaise Yeshiva Toras Moshe, considérée comme illégale jusqu'à ce matin parce qu'elle ne respecte pas du tout les exigences gouvernementales.

Québec et la communauté hassidique se sont entendus pour remettre entre les mains de chaque parent d'élèves la responsabilité de scolariser leurs enfants. Selon les avocats des deux parties, cela passera par l'école à la maison.

Les jeunes garçons d'âge primaire qui fréquentent la Yeshiva n'ont droit qu'à cinq ou six heures d'enseignement non religieux chaque semaine, soit de l'anglais et des mathématiques. Le reste de leur horaire hebdomadaire pouvant atteindre 40 heures est consacré à l'étude des textes sacrés du judaïsme.

L'entente officialisée ce matin entre Québec et la communauté hassidique prévoit que l'école rappellera aux parents de ses 163 élèves qu'ils ont l'obligation de les scolariser conformément au programme du ministère : soit dans une école «régulière», soit avec des cours à la maison. 

«Les enfants vont suivre un enseignement à la maison sous la supervision de la commission scolaire English-Montreal, a indiqué Jean Lemoine, avocat de l'école. La communauté est très contente.»

L'entente, qui a reçu le feu vert de la juge Claudine Roy, oblige aussi la communauté hassidique «à fournir à la commission scolaire» la liste de tous les élèves qui fréquentent la Yeshiva. Une rencontre annuelle entre la direction de la Yeshiva et la commission scolaire aura lieu afin d'assurer un suivi de l'application de l'entente.

«Ce qui est important pour nous, c'est que ces enfants reçoivent la même éducation que n'importe quel autre enfant au Québec, et ça va se faire par le biais de l'éducation à domicile, a dit Éric Dufour, avocat représentant le ministère de l'Éducation. On a bien confiance que ça fonctionne.»

Québec essayait de fermer la Yeshiva Toras Moshe depuis plusieurs années. Un procès en injonction permanente pour ce faire devait s'ouvrir hier matin au palais de justice de Montréal, mais l'entente hors cour est survenue juste avant.