Alors que les anglophones semblent les seuls à se montrer intéressés par les élections scolaires, des problèmes d'inscription aux listes électorales risquent de limiter leur taux de participation.

Les anglophones qui n'ont pas d'enfants ont été automatiquement inscrits à la commission scolaire francophone de leur territoire. Pour pouvoir voter à une commission scolaire anglophone, les anglophones devaient remplir un formulaire de transfert.

Quelque 500 personnes l'ont fait, indique Yasmine Abdelfadel, attachée de presse du ministre de l'Éducation Yves Bolduc. Ce faisant, elles ont pris de court les responsables des élections scolaires, qui ont été incapables de traiter toutes les demandes présentées.

Le ministre de l'Éducation, très au courant du problème, a rencontré les responsables des commissions scolaires anglophones, et le problème a été réglé in extremis vendredi. De quelle façon? En fin de journée hier, le cabinet du ministre Bolduc n'a pas été en mesure de le préciser.

Une candidate outrée

Outrée des manquements dans la démocratie scolaire, Anne Lagacé Dowson, candidate à la présidence de la Commission scolaire English-Montréal, a donné, sur sa page Facebook, un petit truc à l'intention de ceux qui n'ont pas pu s'inscrire sur la liste électorale.

«Bonne nouvelle aux gens qui ont été privés de leurs droits à la Commission scolaire English-Montréal!, a-t-elle écrit dimanche. Une personne incapable de s'inscrire sur la liste électorale a pu voter en présentant seulement deux pièces d'identité!»

La personne en question, c'est son directeur de campagne, Malcolm Lewis-Richmond, qui ajoute cependant comme précision qu'il avait rempli son formulaire de demande de transfert de la liste francophone vers la liste anglophone.

Le président d'élection, Pierre-Yves Bezzaz, soutient quant à lui que Mme Lagacé Dowson «fait de la désinformation» en disant qu'il suffit de présenter deux pièces d'identité. «C'est faux, il faut être sur la liste électorale pour pouvoir voter», dit-il.

Fait à noter, si le taux de participation du vote par anticipation ne dépasse pas 1% dans plusieurs commissions scolaires francophones, les anglophones, eux, votent en plus grand nombre.

Selon le président d'élection à la Commission scolaire English-Montréal, 3200 personnes se sont présentées pour voter en fin de semaine, comparativement à 2400 électeurs par anticipation en 2007.

Le taux de participation est particulièrement déterminant cette fois-ci, puisque le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, l'a lié au sort des commissions scolaires.

Un taux de participation qui s'annonce anémique

Le taux de participation aux élections scolaires ne s'annonce pas très fort, à en croire quelques résultats du vote par anticipation en fin de semaine. 

À la CSDM, le vote par anticipation a été de 0,3%, tout comme à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys. À la commission scolaire Marie-Victorin, il a été de 0,5% et, dans Lanaudière, à la commission scolaire des Affluents, il a atteint 1%.

- Catherine Handfield et Louise Leduc