Toujours champions en mathématiques, les élèves québécois de deuxième secondaire sont au contraire plutôt ordinaires en sciences par rapport aux autres Canadiens, terminant au huitième rang d'un examen passé dans toutes les provinces. Et la lecture? Les élèves québécois sont ici légèrement en dessous de la moyenne canadienne.

C'est ce qui ressort du rapport que publie ce matin le Programme pancanadien d'évaluation (PPCE), qui est élaboré par le Conseil des ministres de l'Éducation avec la collaboration de tous les ministères provinciaux de l'Éducation.

Au total, 32 604 Canadiens de deuxième secondaire choisis aléatoirement ont passé des tests en sciences (le domaine principal d'étude du PPCE cette année), en lecture et en mathématiques.

L'Ontario est la seule province dont les élèves évalués ont eu des résultats équivalents ou supérieurs à la moyenne canadienne à la fois en sciences, en lecture et en mathématiques.

Les Albertains et les Ontariens sont ceux qui sont les plus forts en sciences. En lecture, les Ontariens se distinguent nettement, tandis que les Québécois, eux, ressortent nettement du lot en mathématiques.

De façon générale, «le portrait est assez positif pour l'ensemble du pays, note Andrew Parkin, directeur général du Conseil des ministres de l'Éducation du Canada. Ces résultats témoignent du fait que les systèmes d'éducation sont solides partout au pays.»

Même en sciences, où les élèves québécois ont quelques croûtes à manger par rapport aux autres Canadiens, il n'y aurait pas lieu de s'alarmer.

«La majorité des élèves (de 86% à 94%) atteignent ou dépassent le rendement attendu», peut-on lire.

Les résultats québécois

En sciences, le Québec arrive au huitième rang et «il n'y a pas de différence significative de rendement entre les écoles francophones et les écoles anglophones», peut-on lire.

Comme en mathématiques, les garçons et les filles ont des résultats tout à fait comparables en sciences, aussi bien au Québec qu'au Canada. Les filles sont cependant un peu moins fortes en général en physique.

Pour la portion sciences de l'évaluation, les élèves de deuxième secondaire ont dû répondre à des questions sur les sciences de la vie (proches de la biologie), les sciences physiques et les sciences de la Terre.

Une chose à éclaircir, ici. Pourquoi évaluer les sciences à un si jeune âge, dès la deuxième secondaire, avant que les jeunes ne se soient véritablement attaqués à la chimie ou à la physique?

À cela, Pierre Brochu, directeur des programmes d'apprentissage au Conseil des ministres de l'Éducation du Canada, note que d'autres tests (le PISA donné à l'international, notamment) évaluent déjà les élèves quand ils sont plus vieux.

À son avis, il est utile d'évaluer les jeunes en deuxième secondaire, «à un moment charnière du parcours des élèves, alors qu'ils suivent encore un tronc commun et qu'ils entendent parler de sciences depuis leurs premières années du primaire».

En mathématiques, maintenant, le PPCE confirme que, de tous les Canadiens, ce sont les Québécois qui sont les meilleurs.

Ces données en mathématiques semblent particulièrement rassurantes dans la mesure où diverses compétences mathématiques (opérations, algèbre, géométrie, etc.) ont été testées et pas seulement la seule capacité à résoudre des problèmes (la grande force des enfants de la réforme), comme le font d'autres études.

Enfin, en lecture, les élèves québécois de deuxième secondaire se situent légèrement en dessous de la moyenne canadienne, qui est dopée par l'excellente performance des Ontariens.

Conformément aux conclusions de plusieurs autres études, les filles réussissent mieux en lecture que les garçons, et ce, aussi bien dans la province qu'au pays.

Néanmoins, les garçons ont mieux réussi aux tests de lecture qu'en 2010.

À propos du PPCE

Au total, environ 24 000 élèves ont répondu aux diverses évaluations en anglais, 8000 l'ayant fait en français. Le taux de participation du PPCE est nettement supérieur à celui des examens internationaux du PISA. Au Canada, il s'établit à 87% au Québec (89% dans l'ensemble du Canada), alors qu'il n'était que de 75,6% en 2012 pour le PISA. Fait à noter, les territoires du Canada n'ont pas souhaité participer à l'enquête.