Le ton monte entre le gouvernement et les 13 600 éducatrices en milieu familial, qui projettent deux journées de grève d'ici le 20 octobre et exigent des excuses publiques de la ministre de la Famille, Francine Charbonneau.

Une première journée de grève est prévue de manière rotative (région par région) entre le 10 et le 17 octobre.

Le 20 octobre, une deuxième journée de grève touchera cette fois toutes les régions du Québec en même temps.

«C'est en dernier recours que nous avons choisi ce moyen qui, on le sait, ne sera pas sans conséquence pour les parents et les 92 000 enfants dont on s'occupe tous les jours», a déclaré hier Kathleen Courville, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ). L'appui des parents à nos revendications est aussi important, et c'est pourquoi nous les prévenons maintenant pour qu'ils puissent s'organiser le temps venu. Mais on ne peut pas se laisser faire comme ça.»

Excuses réclamées

Une déclaration publiée hier dans La Presse par Lindsay Jacques-Dubé, attachée de presse de la ministre Charbonneau, a par ailleurs profondément ulcéré la FIPEQ-CSQ, qui réclame des excuses publiques.

Évoquant les conditions de travail enviables des éducatrices en milieu familial, Mme Jacques-Dubé a affirmé qu'au surplus, «ces femmes n'ont pas à partir, le matin, elles n'ont pas à se déplacer, elles peuvent par exemple lancer une petite brassée de lavage».

Cette déclaration a rebondi à l'Assemblée nationale hier matin, alors que le péquiste Mathieu Traversy a demandé à la ministre Francine Charbonneau si elle condamnait ces propos «inacceptables et réducteurs».

Mme Charbonneau ne l'a pas fait, au grand dam des syndiqués.

«C'est insultant et ça prouve à quel point le ministère de la Famille dénigre et ne considère aucunement les services éducatifs que nous offrons à 92 000 enfants chaque jour», a dénoncé Mme Courville. Elle y voit un autre signe «que le ministère de la Famille [les] dénigre et [les] ridiculise».

Les éducatrices en milieu familial plaident qu'elles travaillent 50 heures par semaine, mais qu'elles ne sont payées que pour 35 heures. Le gouvernement, lui, allègue qu'elles ont eu des hausses substantielles de salaire depuis 2010 et qu'elles bénéficient en plus des avantages fiscaux consentis aux travailleurs autonomes.