Alors que les syndicats et ses opposants politiques dénoncent vivement les coupes rendues nécessaires dans l'aide aux devoirs de plusieurs écoles, le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, en rejette la faute sur les commissions scolaires. «Aucune diminution de services aux élèves n'est acceptable», a répété le ministre, évoquant de nécessaires «gains d'efficience».

«Les commissions scolaires doivent prendre leurs responsabilités et protéger les services aux élèves, a-t-il poursuivi. À leur demande, nous avons donné aux commissions scolaires les marges de manoeuvre nécessaires pour utiliser l'aide disponible en fonction des besoins des élèves, a souligné le ministre Bolduc. Nous avons également diminué les contraintes administratives et facilité la reddition de comptes. En contrepartie, les commissions scolaires se sont engagées à faire mieux, à moindre coût.»

Vives critiques

Un article de La Presse faisait état des coupes dans l'aide aux devoirs, hier, et la réaction du ministre Bolduc a très mal passé.

Le Parti québécois a rappelé que le ministère de l'Éducation a lui-même fourni aux commissions scolaires, avant la rentrée, une liste comprenant 32 pistes d'économies, parmi lesquelles se trouvait notamment l'aide aux devoirs.

«C'est le ministre qui a incité les écoles à couper dans l'aide aux devoirs. Et, maintenant que certaines ont suivi sa suggestion, il s'en indigne, s'étonne la députée péquiste Nicole Léger, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éducation primaire et secondaire et de persévérance scolaire. Il ne peut s'en laver les mains. Il va devoir comprendre que ses coupes budgétaires affectent les services aux élèves.»

Françoise David, porte-parole de Québec solidaire, a pour sa part déclaré qu' «on n'a pas le droit de compromettre la réussite scolaire de nos enfants». «Les Québécois n'ont certainement pas voté pour cela.»

La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) s'est montrée outrée que le ministre de l'Éducation juge inacceptables les coupes dans l'aide aux devoirs. «Comment ose-t-il? C'est lui-même et son ministère qui les ont imposées aux commissions scolaires! Il se distancie outrageusement de la situation qu'il contribue encore et encore à créer. [...] C'est de l'aveuglement volontaire», dénonce Sylvain Mallette, président de la FAE.

Hier, après la parution de l'article de La Presse, des parents nous ont écrit pour souligner qu'à l'école de leurs enfants, l'aide aux devoirs avait aussi été coupée.

Une lectrice soulignait aussi qu'il n'y avait plus d'aide aux devoirs à l'école Pierre-Boucher, qui fait partie de la Commission scolaire des Patriotes, alors qu'on avait indiqué à La Presse jeudi que rien n'était encore coulé décidé.

Qu'en est-il? La responsable des communications de la commission scolaire, Line Arcand, signale qu'il ne faut pas tirer de conclusion hâtive, ce service ne débutant jamais avant le mois d'octobre.