«On est en train de fabriquer une école à deux vitesses», dénonce Gaston Rioux, président de la Fédération des comités de parents du Québec.

S'il ne peut pas prendre position dans le cas particulier de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries, il note «que depuis le début des coupes, il y a deux ou trois ans, de plus en plus de frais sont facturés aux parents».

C'est particulièrement vrai en ce qui concerne les programmes particuliers (sport-études, par exemple) qui sont offerts à l'école publique, mais qui sont loin d'être accessibles à tous. «Dans ma région, à Rimouski, les frais supplémentaires pour de tels programmes peuvent aller jusqu'à 300$», note M. Rioux, évoquant par exemple les frais de transport pour aller à l'aréna.

«Il y a aussi pendant les heures de classe de moins en moins de sorties obligatoires - parce qu'elles doivent nécessairement être gratuites - et de plus en plus de sorties facultatives, pour lesquelles les parents ne sont pas tenus de payer, mais qui en ressentent une forte obligation.»

«L'école publique est encore universelle, mais est-elle encore accessible à tous?», demande aussi Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l'enseignement.

«Les directions d'écoles doivent souvent faire des pieds et des mains pour trouver le moyen de payer des factures à la place des parents défavorisés, poursuit M. Mallette. Dans les milieux pauvres, les groupes communautaires aident souvent à pallier le désengagement de l'État, mais là où ça s'est gentrifié, les personnes pauvres qui vivent parmi des gens aisés sont beaucoup moins soutenues.»