Cibles de compressions répétées, les commissions scolaires seront encore nombreuses cette année à afficher un déficit. À ce jour, 33 des 72 commissions scolaires ont demandé au ministère de l'Éducation l'autorisation d'adopter un budget déficitaire, selon les données que le ministère de l'Éducation a fournies à La Presse.

D'autres commissions scolaires pourraient s'ajouter à la liste, puisque bon nombre d'entre elles ont reporté l'adoption de leur budget à la fin du mois d'août en raison du dépôt tardif du budget provincial.

Jusqu'à maintenant, le Ministère a autorisé une seule commission scolaire à adopter un budget déficitaire, la commission scolaire de Montréal (CSDM), qui prévoit un déficit d'exercice de 29,4 millions pour 2014-2015. Les autres demandes font l'objet d'analyse.

«Nous allons analyser les demandes des commissions scolaires afin de déterminer s'il y a encore des efforts qui peuvent être faits et les accompagner de manière à nous assurer que les services aux élèves demeurent protégés», a indiqué Yasmine Abdelfadel, attachée de presse du ministre de l'Éducation, Yves Bolduc.

Une situation récurrente

Voilà quelques années que des commissions scolaires peinent à équilibrer leur budget. L'an dernier, 55 des 72 commissions scolaires au Québec ont affiché des déficits; en 2011-2012, elles étaient 8 dans cette situation.

Plusieurs commissions scolaires se disent incapables d'absorber entièrement les nouvelles compressions de 150 millions, qui se sont ajoutées aux efforts de 640 millions déjà consentis depuis 4 ans.

C'est notamment le cas de la commission scolaire des Patriotes, sur la Rive-Sud, qui s'est fait imposer des coupes de 5,9 millions. Elle a demandé au gouvernement l'autorisation d'accumuler un déficit de 5,5 millions.

«Il est impossible de produire un budget en équilibre avec une annonce qui arrive quelques jours à peine avant le début de notre année financière», a dit plus tôt cet été sa présidente, Hélène Roberge.

La Fédération des commissions scolaires du Québec n'était pas disponible pour répondre aux questions de La Presse.