Le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Yves Bolduc, entend «supporter» la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qui a annoncé mercredi un déficit à venir de 29,5 millions pour l'année 2014-2015.

«C'est une commission scolaire qui est fortement sous pression. J'ai rencontré à quelques reprises la présidente. On va regarder la situation, on ne prend pas de décision aujourd'hui, mais on va les supporter», a-t-il déclaré jeudi, à son arrivée à une réunion du Conseil des ministres. «Surtout, on veut préserver les services aux élèves», a-t-il ajouté, non sans préciser qu'un «certain niveau d'efforts supplémentaires» pourrait être exigé des commissions scolaires.

Les compressions de 150 millions imposées aux commissions scolaires dans le plus récent budget provincial ont pris la CSDM de court, si bien qu'elle a dû faire passer sa demande d'autorisation pour un déficit de 16,4 à 29,5 millions pour l'année scolaire à venir.

La CSDM est «la commission scolaire avec la plus grande proportion de gens qui viennent de l'immigration. Il y a des gens en difficulté, des poches de pauvreté, alors je crois qu'il ne faut pas frapper sur ces gens-là, mais plutôt travailler en collaboration», a indiqué le ministre Bolduc.

Longue série?

Or la demande de la CSDM est peut-être bien la première d'une longue série.

Au lendemain de l'annonce de la CSDM, la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries a annoncé un manque à gagner «démesuré» selon elle, puisqu'il devrait atteindre 8,3 millions pour 2014-2015.

L'an dernier, 75% des 61 commissions scolaires de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) ont fait des déficits, a rappelé son attachée de presse, Caroline Lemieux. «C'est dur à évaluer pour cette année, mais on ne pense pas que ça va être mieux. On ne voit pas comment ça pourrait s'améliorer», a-t-elle admis.

C'est donc sans surprise que la FCSQ a exigé hier que le gouvernement Couillard négocie un nouveau pacte fiscal avec les commissions scolaires. «On demande la fin des compressions. Le réseau est à bout, a affirmé Caroline Lemieux. Nous voulons revoir tout le financement du système public d'éducation.»

Au ministère de l'Éducation, l'attachée de presse du ministre Bolduc, Yasmine Abdelfadel, a assuré que le gouvernement était prêt à collaborer. Mais elle n'a pas avancé de pistes de solution. «La priorité, c'est de protéger les services aux élèves et d'assainir les finances publiques», s'est-elle bornée à dire.

- Avec la collaboration de Philippe Teisceira-Lessard