Une nouvelle étude vient «raffermir» la volonté du gouvernement libéral d'implanter l'anglais intensif «pour le plus grand nombre possible» d'élèves de 5e ou de 6e année du primaire.

Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, a accueilli très favorablement les constats formulés par l'École nationale d'administration publique (ÉNAP) dans ce rapport portant sur l'apprentissage de l'anglais de façon intensive au troisième cycle du primaire.

Selon lui, cette recherche confirme que l'anglais intensif «est efficace et a des effets positifs sur la réussite et la motivation des élèves sans avoir d'effets négatifs sur les apprentissages des autres matières, y compris le français».

La Recherche évaluative sur l'intervention gouvernementale en matière d'enseignement de l'anglais langue seconde avait été commandée par l'ancienne titulaire du ministère de l'Éducation Marie Malavoy. Son gouvernement avait rendu facultatif l'enseignement intensif de l'anglais.

Dès leur retour au pouvoir, les libéraux ont signalé qu'ils avaient l'intention de revenir à la charge avec l'implantation de ce programme dans l'ensemble des écoles du Québec. Ce rapport fournit donc des munitions au ministre Bolduc, selon qui «la recherche de l'ÉNAP confirme que la connaissance de l'anglais constitue un atout indéniable, tant sur le plan professionnel que personnel».

«Malgré les efforts consentis par le gouvernement du Québec pour renforcer l'enseignement de l'anglais, langue seconde, des efforts additionnels sont nécessaires pour augmenter davantage le nombre d'heures d'enseignement consacrées à l'anglais ou pour généraliser dans les régions», souligne-t-on par ailleurs dans l'étude.

L'«impératif du bilinguisme comme levier d'innovation et de prospérité économique» et l'«ampleur de la demande sociale» expliquent l'importance de déployer davantage d'efforts, conclut le rapport de l'ÉNAP.

Sur le plan des apprentissages, les intervenants interrogés «semblent s'accorder» pour dire que le programme d'enseignement intensif de l'anglais «n'a pas eu d'effets négatifs sur les autres apprentissages», peut-on lire dans le rapport.

Plusieurs difficultés ont néanmoins été identifiées par les directeurs d'école et les gestionnaires de commission scolaire, dont l'intégration des élèves en trouble d'apprentissage, le nombre d'élèves dans certaines classes et la forte mobilité des enseignants au 3e cycle, de même que les «résistances manifestées» par certains d'entre eux.

Le ministère de l'Éducation veillera à associer les enseignants à l'implantation «progressive et structurée» du programme, et s'assurera qu'ils reçoivent la formation nécessaire à l'instauration de cette nouvelle mesure, peut-on lire dans un communiqué publié mardi.

Les conclusions de l'étude de l'ÉNAP ont notamment été influencées par des sondages menés auprès de 3500 «individus et acteurs concernés» - population, parents, enseignants, directeurs d'écoles, groupes d'intérêt, personnel des commissions scolaires et chercheurs. Une équipe de chercheurs (professeurs, professionnels, assistants et technicien de sondage) a également été mise à contribution pour réaliser ces investigations entre les mois de mai et novembre 2013.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE) doit lui aussi déposer un avis sur cette question à l'été.

Le ministre Bolduc a précisé dans son communiqué que la mise en oeuvre de l'anglais intensif s'appuierait sur le rapport de l'ÉNAP et sur l'avis du CSE.