Les étudiants français au Québec pourraient gagner un an avant le renchérissement de leurs frais universitaires, en attendant une «démarche concertée» entre la province et la France, selon des sources concordantes jeudi.

Le gouvernement Couillard avait déclenché une vive émotion chez les expatriés - élus, étudiants et diplomates français -, en annonçant une harmonisation du coût des études des étrangers francophones avec celui des étudiants canadiens des autres provinces.

Cet alignement reviendrait à tripler le coût des études universitaires des Français, qui paient actuellement le même prix que les Québécois (environ 2000 dollars par an), en vertu d'une entente datant de 1978.

Le gouvernement québécois a assuré vouloir «une proposition concertée», a indiqué à l'AFP Jean-Jacques Queyranne, président de la région Rhône-Alpes en France.

Le Québec «ne veut pas de façon unilatérale» procéder à un renchérissement des frais de scolarité des 12 000 étudiants français inscrits dans les universités de la province francophone, a indiqué M. Queyranne, après avoir rencontré Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales.

En début de mois, Mme St-Pierre avait déclaré avoir «senti l'inquiétude» du gouvernement français et assuré vouloir «respecter l'harmonie» des relations avec la France, sans préciser si cette revalorisation s'appliquerait dès la rentrée de septembre.

Selon une source diplomatique, le statu-quo devrait prévaloir avant qu'un nouvel accord soit affiné et conclu à l'automne, à l'occasion de la visite officielle du président français François Hollande.

Une piste privilégierait le plein tarif pour les étudiants français inscrits dans le premier cycle, et des frais réduits pour les étudiants en maîtrise ou en doctorat.

Le cabinet de Christine St-Pierre n'a pas souhaité commenté jeudi cet éventuel gel pour un an des frais d'inscription pour les étudiants français, en se réfugiant derrière les arbitrages en cours. Le gouvernement doit présenter son budget dans une semaine.

L'entente franco-québécoise de 1978 offre la garantie aux étudiants français du «régime général de droits de scolarité qui s'applique aux étudiants et aux élèves québécois». Les étudiants des autres provinces canadiennes payent trois fois plus cher en moyenne, et les étudiants non canadiens jusqu'à sept fois plus cher (jusqu'à 15 000 dollars). Le nombre d'étudiants français inscrits au Québec a pratiquement doublé depuis 2006.