Le gouvernement Marois ouvre la porte à l'idée d'augmenter le tarif des garderies subventionnées, gelé à 7$ par jour depuis 2004.

Dans un rapport rendu public mercredi, un comité de travail qu'il a mis sur pied, et dont fait partie le ministère de la Famille, recommande «une hausse de la contribution parentale», sans la chiffrer. Cette mesure «rétablirait un juste équilibre entre la part des parents et celle de l'État», écrit-il. «Cependant, il faudrait que l'augmentation ne crée pas de choc tarifaire et que les répercussions sur les familles à faible revenu puissent être atténuées par des mesures fiscales, si nécessaire. Par la suite, un mécanisme d'indexation annuel devrait s'appliquer.»

Lors d'un bref point de presse, la ministre de la Famille, Nicole Léger, a affirmé qu'elle a demandé à ses fonctionnaires «d'analyser les impacts d'une indexation, d'un rehaussement» du tarif. Elle a ajouté que le Parti québécois s'est engagé à maintenir le tarif à 7$ «dans le mandat actuel», qui pourrait prendre fin n'importe quand, puisque le gouvernement est minoritaire. «Je veux clairement dire que (la promesse), c'était à 7$ pour le mandat actuel», a-t-elle dit à la sortie d'une réunion du Conseil des ministres.

Or, ce n'est pas tout à fait exact. Pauline Marois avait plutôt promis en campagne électorale de geler le tarif au moins jusqu'à ce que le réseau des services de garde subventionnés atteigne 250 000 places. Ce sera le cas en 2016-2017 seulement, selon les prévisions du Ministère. La sortie de Nicole Léger laisse donc croire que le Parti québécois est prêt à hausser le tarif plus rapidement que prévu. Chose certaine, l'idée fait de plus en plus son chemin à Québec.

La part des parents en baisse

Selon le rapport du comité de travail, la part des parents dans le financement des centres de la petite enfance (CPE) et des garderies privées subventionnées «n'a cessé de décroître» au cours des dernières années pour s'établir autour de 13,5% aujourd'hui. Cette part était de 20% en 1997-1998 lorsque le tarif était de 5$. Le tarif est passé à 7$ le 1er janvier 2004, et la part des parents s'élevait alors à 17,2%.

Créé l'an dernier par Nicole Léger, le comité est présidé par un ancien sous-ministre du ministère de la Famille, Maurice Boisvert. Les représentants de deux ministères - la Famille et les Affaires municipales - en sont membres. On y trouve également deux regroupements de CPE, qui ont plaidé pour une hausse du tarif dans les derniers mois.