Un C, mettons. Quand on les compare aux citoyens d'autres pays de l'OCDE, les Canadiens se situent dans la moyenne en lecture, tandis qu'ils se trouvent en deçà de la moyenne en mathématiques. Quant au Québec, il fait moins bien que la moyenne canadienne en lecture, mais dépasse la moyenne en mathématiques. Faits saillants d'une étude toute fraîche de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Le Canada arrive au 10e rang des pays étudiés en lecture et au 14e rang en mathématiques.

De tous les pays, ce sont le Japon et la Finlande qui se classent le mieux. Ils décrochent les deux premières places aussi bien au palmarès des meilleurs lecteurs que des forts en maths. Les Pays-Bas et la Suède figurent parmi les cinq meilleurs sur ces deux tableaux. À l'inverse, la France, l'Italie et l'Espage figurent en queue de peloton dans les deux domaines.

Au-delà de ce simple rang dans le palmarès, ce qui se dégage surtout, d'un point de vue canadien, c'est qu'ici, le fossé se creuse plus qu'ailleurs entre ceux qui sont capables de lire et de comprendre des textes très denses et ceux qui sont aux limites de l'analphabétisme.

Ainsi, 14% des Canadiens atteignent les plus hauts niveaux de compréhension de textes, comparativement à 12% pour l'ensemble de l'OCDE. Le problème, c'est qu'à l'inverse, le Canada compte 17% de citoyens à peu près incapables de comprendre ce qu'ils lisent, soit 2 points de pourcentage au-dessus de la moyenne de l'OCDE.

Idem pour les mathématiques: si notre proportion de très doués est comparable à celle de l'OCDE, à l'autre bout du spectre, le Canada compte 23% de personnes qui ne savent à peu près pas calculer, ce qui est supérieur à la moyenne de l'OCDE (19%).

Les jeunes, ça va

Fait à noter, si l'on compare les générations, les jeunes de 25 à 34 ans, tant au Canada que dans l'ensemble de l'OCDE, ont mieux réussi les tests de l'OCDE que les cohortes plus âgées. Cela se vérifie aussi bien en mathématiques et en lecture qu'en informatique. La différence entre les générations est particulièrement frappante en Corée, où les plus âgés sont décrits dans l'étude comme «peu compétents», «tandis que les plus jeunes sont très compétents».

Exception à la règle: le Royaume-Uni. Ce pays compte parmi les trois pays les plus performants en lecture chez les 55 à 65 ans, mais il fait partie des trois pays les moins performants lorsqu'on se penche sur les 16 à 24 ans.

Les anglophones du Québec se distinguent dans l'étude de l'OCDE en ce qu'ils forment l'une des rares minorités linguistiques à réussir mieux que les citoyens s'exprimant dans la langue de la majorité. Cela se vérifie à la fois en lecture et en mathématiques.

À l'inverse, les nouvelles sont particulièrement mauvaises pour les Autochtones. Qu'il s'agisse de lecture ou de mathématiques, ils affichent un score moyen nettement inférieur aux citoyens non autochtones.

L'écart des femmes rétrécit

Enfin, si les femmes canadiennes sont réputées moins douées en mathématiques que leurs concitoyens, l'écart se rétrécit. «Par exemple, dans la cohorte de 16 à 24 ans, les scores moyens en numératie sont de 273 pour les hommes et de 264 pour les femmes, soit une différence de 9 points. Cependant, dans le groupe d'âge de 55 à 65 ans, la différence est au-delà de deux fois plus grande avec un score moyen de 261 pour les hommes et de 242 pour les femmes», constate Statistique Canada dans une analyse de l'étude de l'OCDE.

Méthodologie

Environ 166 000 adultes âgés de 16 à 65 ans ont été interrogés dans 24 pays, soit 22 pays de l'OCDE et 2 pays dits «partenaires» (Chypre et la Fédération de Russie). La collecte des données s'est déroulée du 1er août 2011 au 31 mars 2012 dans la plupart des pays participants.