L'Association des garderies privées du Québec (AGPQ) a dressé une longue liste de doléances et de protestations, mardi, à l'occasion d'une assemblée de ses membres à Montréal. Compressions budgétaires, Charte des valeurs et autres décisions gouvernementales ont notamment été la cible des quelque 400 propriétaires de garderie et membres présents.

Sujet chaud de l'heure, la Charte des valeurs québécoises n'a pas passé le test auprès de l'association: 353 des membres présents ont manifesté leur désapprobation du texte, tandis que sept d'entre eux ont signalé l'approuver. «Nous ne voulons pas que le gouvernement nous impose un code vestimentaire, c'est à nous de le gérer», a revendiqué Sylvain Lévesque, président de l'AGPQ. Selon lui, une cinquantaine d'éducatrices seraient concernées à Montréal. «Nos programmes éducatifs sont laïques, et se veulent inclusifs», a-t-il ajouté.

Autre sujet où le gouvernement a été écorché: le projet de création d'un guichet unique pour les CPE et les garderies privées subventionnées, annoncé en septembre, et que l'association menace de boycotter. «On ne participera pas, et on continuera à inscrire les parents qui frappent à nos portes», a lancé M. Lévesque. Le projet, en revanche bien accueilli par l'Association québécoise des centres de la petite enfance, vise à centraliser, à l'échelle provinciale, la liste d'attente pour l'accès aux services de garde éducatifs.

«En ce qui concerne le guichet unique, nous avons axé nos actions sur les parents pour faciliter leurs démarches et leur éviter d'avoir à toquer à plusieurs portes. Cela va s'appliquer à tous les services, et cela sera obligatoire», a indiqué Bruno-Pierre Cyr, attaché de presse de la ministre Léger, indisponible pour une entrevue. 

Les compressions budgétaires de 14,9 millions $ annoncées ce printemps ont également provoqué la grogne, qui risque fort de se transformer en manifestations. L'AGPQ prévoit de se faire entendre de la sorte auprès de la ministre de la famille Nicole Léger, notamment au cours d'un forum prévu au Palais des congrès de Montréal, les 7 et 8 novembre. 

Enfin, une requête a été déposée pour contester en cour des amendes et pénalités distribuées à 214 garderies qui ont participé à une journée de mobilisation, le 22 mai dernier.