La présidente du regroupement des commissions scolaires a fait une sortie contre la première ministre Pauline Marois, mercredi, une semaine après ses critiques concernant les hausses de taxes.

Josée Bouchard a accusé Mme Marois et son gouvernement de faire preuve d'électoralisme en s'étonnant tout à coup de l'ampleur des augmentations décidées par des membres de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ).

La présidente de la FCSQ a fait ses premiers commentaires lors d'une entrevue à La Presse Canadienne, mercredi, après avoir sollicité en vain une rencontre avec Mme Marois depuis ses déclarations de la semaine dernière.

«Je suis en colère et ce n'est pas Josée Bouchard qui est en colère, c'est tout mon réseau et c'est important de ne pas laisser la population sous l'impression qu'on n'a rien fait et qu'on est de mauvais élus et de mauvais gestionnaires», a-t-elle dit.

En fin de journée, mercredi, le cabinet de Mme Marois a annoncé qu'une rencontre aura lieu lundi prochain avec les représentants de la FCSQ et ceux de l'Association des commissions scolaires anglophones du Québec.

La semaine dernière, Mme Marois avait reproché aux commissions scolaires d'avoir haussé leurs taxes en réaction aux compressions budgétaires de 250 millions de dollars sur deux ans imposées par son gouvernement.

La première ministre avait ainsi semblé contredire sa ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, qui avait invité ces administrations, en février dernier, à occuper leur champ fiscal pour compenser les décisions de Québec.

Mme Marois avait aussi annoncé son intention de rencontrer les représentants des commissions scolaires, sans toutefois donner suite aux sollicitations de Mme Bouchard, pressée faire le point à ce sujet.

Mercredi, Mme Bouchard a estimé que la «surprise» exprimée par Mme Marois est le résultat d'un calcul politique, car le gouvernement, ainsi que Mme Malavoy, avaient été prévenus dès le dernier budget que les efforts demandés aux commissions scolaires, pour régler le déficit, se traduiraient par des hausses de taxes.

«On est tombés en bas de notre chaise, a-t-elle dit. Tout le monde a été foudroyé par ça parce qu'on l'a senti comme un mépris, comme une insulte parce que les commissions scolaires ne cessent de faire des efforts de compressions administratives depuis trois ans.»

La présidente de la FCSQ soupçonne le gouvernement d'adopter un discours plus dur afin de séduire l'électorat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dont l'abolition des commissions scolaires est un cheval de bataille.

«C'est électoraliste, a-t-elle dit. (...) Nous, on se pose la question: est-ce que ce sont des déclarations qui vont chercher l'électorat de la CAQ? C'est à eux d'y répondre.»

En sortant du conseil des ministres, mercredi, Mme Malavoy a affirmé que les propos de Mme Marois ne constituent en rien une «rebuffade» pour elle.

Selon Mme Malavoy, le gouvernement souhaitait que les commissions scolaires ne haussent leurs taxes que dans les cas où elles seraient incapables de réduire leurs dépenses, d'augmenter leurs revenus autres que fiscaux ou encore de piger dans leurs surplus.

«On a, particulièrement au mois d'août, fait une analyse détaillée de la situation des commissions scolaires, et effectivement il y en a un bon nombre qui n'ont pas pris leurs responsabilités comme on les invitait à le faire», a-t-elle dit.